Cover Terry Gilliam - Commentaires

Terry Gilliam - Commentaires

Opérant le croisement original et souvent fructueux entre l’humour absurde des Monty Python (dont il est issu), l’effervescence visuelle de Kusturica et de poésie baroque de Fellini, Terry Gilliam possède une identité toute reconnaissable, un univers bien ...

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8 films

créee il y a presque 12 ans · modifiée il y a presque 12 ans

Monty Python - Sacré Graal !
7.9

Monty Python - Sacré Graal ! (1975)

Monty Python and the Holy Grail

1 h 31 min. Sortie : 3 décembre 1975 (France). Aventure, Comédie, Fantastique

Film de Terry Gilliam et Terry Jones

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Il est des films qui ne peuvent se raconter et doivent impérativement se vivre. Ainsi de la première incursion des Monty Python au cinéma, sommet de loufoquerie envoyant valdinguer la légende arthurienne dans les hautes sphères du délire irrévérencieux. Du générique sous-titré en pseudo-suédois et enrichi de faux crédits à l’ultime pirouette faisant tomber le rideau, elle s’offre comme un énorme capharnaüm défoulatoire où le rire surgit de partout, infiltre tout, sans que jamais la rigueur technique et le soin accordé à la réalisation, aux décors, aux costumes ne soient pris en défaut. Entre férocité satirique et merveilleux grinçant, ce bouquet d’incongruités composé avec une réjouissante apparence de désordre absolu porte la dérision, l’absurdité, le non-sens et l’anachronisme au rang d’arts majeurs.
Top 10 Année 1974 :
http://lc.cx/AUV

Jabberwocky
6.3

Jabberwocky (1977)

1 h 45 min. Sortie : 8 juin 1977 (France). Aventure, Comédie, Fantasy

Film de Terry Gilliam

Thaddeus a mis 5/10.

Annotation :

Le premier film réalisé en solo par Gilliam, s’il accuse encore pleinement l’influence des Pythons, est une œuvre solide, étrange, entièrement vouée à l’imaginaire et qui, dans son partiel ratage, atteint par moments à une beauté plastique que l’on associe guère au genre : clair-obscurs à la Rembrandt tamisant les apparitions invisibles du jabberwocky, mutilations, dépeçages et brimborions divers filmés dans un expressionnisme digne du Welles de "Falstaff", quand ils ne pastichent pas directement, style compris, "Le "Septième Sceau" de Bergman. Et si la fable fantastique renvoie avec ironie à notre monde moderne où affameurs et affamés se retrouvent coincés dans une même dialectique, les déferlements d’humour loufoque l’apparentent à un canular qui aurait la courtoisie de ne pas étaler son talent.

Bandits, bandits...
6.6

Bandits, bandits... (1981)

Time Bandits

1 h 56 min. Sortie : 10 mars 1982 (France). Aventure, Comédie, Fantasy

Film de Terry Gilliam

Thaddeus a mis 6/10.

Annotation :

On sait que Dieu a créé le monde avec rien. Activité qui lui occasionna une grande fatigue et le contraignit à livrer un travail inachevé, plein de trous dans le temps et l’espace. Assez pour motiver quelques nains mal intentionnés à une perfide destruction de l’Histoire universelle, que le cinéaste réécrit à la manière des lutins des almanachs. Devant sa caméra, le merveilleux, l’absurde et l’extravagant deviennent les armes de Napoléon, Agamemnon ou Robin des Bois. Entre Jules Verne, les frères Grimm et "Le Magicien d’Oz", ce téléscopage burlesque déploie une panoplie de gadgets et de trouvailles, mêle époques, légendes et aventures en un chapelet de péripéties cocasses et farfelues, une fantaisie théologique d’une exemplaire dévotion. L’ensemble est inégal mais pas éparpillé, toujours inventif et surprenant.

Brazil
7.7

Brazil (1985)

2 h 12 min. Sortie : 20 février 1985. Drame, Fantastique, Science-fiction

Film de Terry Gilliam

Thaddeus a mis 9/10 et a écrit une critique.

Annotation :

Avec les seuls moyens du cinéma, et le sien exclusivement, Gilliam se livre à une autopsie in vivo de l’organisme social, ne laissant rien ignorer des réseaux sanguins, nerveux, digestifs qui irriguent les cellules et les habitations de sa ville tentaculaire. D’une richesse plastique, d’un foisonnement esthétique proprement hallucinants, la fable traduit une recherche picturale de chaque plan, joue de la satire sociale et de la farce débridée dans un registre de représentation à la fois cauchemaresque et délirant. S’il déborde de partout, capte le rythme frénétique d’un cartoon endiablé, le film dévoile également une noirceur terrible, quelque part entre Kafka et Orwell : pour échapper à ce monde malade, qui dépersonnalise et écrase l’individu, ne reste que la fuite dans l’imaginaire, le réconfort dérisoire du rêve et du merveilleux.
Top 10 Année 1985 :
http://lc.cx/UVt

Les Aventures du baron de Münchausen
7.2

Les Aventures du baron de Münchausen (1988)

The Adventures of Baron Münchausen

2 h 06 min. Sortie : 8 mars 1989 (France). Aventure, Comédie, Fantastique

Film de Terry Gilliam

Thaddeus a mis 7/10.

Annotation :

Dix-huitième siècle. Des canons aux gueules scupltées comme des gargouilles crachent inlassablement leur feu sur une petite ville assiégée par les Turcs. Au milieu des ruines, un théâtre. Point de départ d’un récit rocambolesque, d’un grand livre d’images interdit aux esprits cartésiens, œuvrant sans relâche à stimuler le pouvoir d’émerveillement. Parce qu’il défend l’imagination contre la raison, préfère le rêve au réel et revendique le pouvoir de la fantaisie face au totalitarisme, rien d’étonnant à ce que cet infatigable baron ait séduit Gilliam. En activant tout un bric-à-brac poético-fellinien, celui-ci fait fructifier une inspiration qui puise autant dans le rationalisme pré-scientifique que dans la féérie carrolienne, et dont les trucages, les décors, l’univers plastique renvoient à la magie du cinéma muet.

Fisher King - Le Roi pêcheur
7.2

Fisher King - Le Roi pêcheur (1991)

The Fisher King

2 h 17 min. Sortie : 2 octobre 1991 (France). Comédie, Drame, Fantastique

Film de Terry Gilliam

Thaddeus a mis 4/10.

Annotation :

À la base du film, une belle idée de buddy movie selon laquelle un animateur de radio, involontairement responsable d’une tuerie dans un bar et objet d’un traumatisme aigu, rencontre un doux illuminé, clochard mystico-philosophe dont la femme faisait partie des victimes. Hélas Gilliam se prend les pieds dans les méandres tentaculaires d’une histoire à géométrie variable. Croulant sous une avalance de pistes, on est balloté entre la fable baba cool, la comédie américaine remise au goût du jour, la méditation sur les sans abris et le jeu de rôles à consonance médiévale (c’est la conquête du Graal à New York). Tendance à l’indigestion dont échappent une vision fantasmatique de Big Apple ainsi que Jeff Bridges, gueule de beau baroudeur qui permet au conte de ne pas se laisser trop noyer par la sensiblerie.

L'Armée des 12 singes
7.7

L'Armée des 12 singes (1995)

Twelve Monkeys

2 h 09 min. Sortie : 28 février 1996 (France). Science-fiction

Film de Terry Gilliam

Thaddeus a mis 8/10.

Annotation :

Remake labyrinthique et étouffant de "La Jetée", le classique de Chris Marker auquel il emprunte la figure de la spirale : du logo des écologistes révolutionnaires à l’architecture de l’hôpital psychiatrique, en passant par les arabesques des mouvements d’appareil, l’œuvre travaille une matière esthétique entre expressionnisme allemand et constructivisme ruse, qui prolonge très brillamment la désorientation mentale et les paradoxes vertigineux dont le protagoniste est le sujet hagard. Dans cet univers de capharnaüm auquel il insuffle une portée visionnaire, le cinéaste décline sur un mode romantique et kafkaïen certains grands thèmes de la science-fiction (angoisse post-apocalyptique, voyage dans le temps), explore la rapport de l’homme à la société, la relativité du temps et de la raison. Une totale réussite.

Las Vegas Parano
7.1

Las Vegas Parano (1998)

Fear and Loathing in Las Vegas

1 h 58 min. Sortie : 19 août 1998 (France). Comédie, Road movie

Film de Terry Gilliam

Thaddeus a mis 3/10.

Annotation :

Le roman culte d’Hunter S. Thompson, brûlot emblématique de la beat generation, était sous-titré "Une équipée sauvage au cœur du rêve américain". Gilliam le réduit à un lassant délire psychédélique, ivre de sa virtuose vacuité, qui voit deux lascars ravagés se bourrer de substances toxiques et détruire une chambre d’hôtel très laide, puis une autre, et une autre encore... Le film déçoit par son incapacité à maintenir de façon convaincante l’intensité du délire, aussi bien au niveau des situations (répétées à l’infini) qu’à celui de la réalisation, qui s’enlise à force d’effets optiques ou spéciaux beaucoup trop appuyés. D’où l’impression constante d’une monotonie narrative qui tourne à vide, d’une overdose d’images aussi hallucinogènes que superficielles, provoquant plus de migraine que de fascination.

Thaddeus

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