Top 10 Jeux vidéo selon Adagio

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Evacuons tout de suite le fait que même le meilleur jeu à mes yeux n'est pas exempt de défauts, de la généricité des petits donjons aux problèmes d'optimisation sur PC, sans omettre le recyclage flagrant des animations des précédents opus. Ceci dit, je n'ai jamais été embarqué à ce point dans un jeu depuis l'enfance, jamais au point de me prendre baffe après baffe dans un open world. La direction artistique est hors catégorie, les panoramas, la topologie, l'enchevêtrement des couleurs, des paysages, des reliefs est à se décrocher la mâchoire toutes les heures. Le monde est démesuré, pensé, des ennemis aux édifices, à l'échelle de géants. On embarque en pleine mythologie où les adversaires autant que les lieux portent en eux cette magie, ce mystère, cet appel de l'aventure. Les musiques sont sublimes, l'équilibre trouvé entre épure du paysage et maille fines de loots et de boss est extrêmement bien défini. Le level / world design est parfait, chaque recoin du jeu ne renferme pas forcément un secret, mais le joueur est souvent récompensé pour sa curiosité, de quoi changer son armure, acquérir un moveset d'arme, découvrir une nouvelle magie, un petit quelque chose qui change l'expérience de manière continue. Elden Ring nous offre un monde écrasant par son immensité, et après plus d'une 100aine d'heures, je n'ai qu'une envie c'est d'y retourner. Quelle synthèse formidable, des anciens titres From Software aux références piochées chez Ico ou Nintendo.

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The Witness est une oeuvre dont il ne faut se spoiler aucun détail. Vous êtes prévenus. Plongé dans une île paradisiaque sans aucune instruction, sans aucun ennemi ni capacité, vous marchez, explorez l'environnement et résolvez des énigmes en tirant un trait sur des grilles. Le jeu a de quoi intriguer. Les richesses se dévoilent au fil de la progression, à l'instar des indices pour débloquer les puzzles qui s'assimilent peu à peu. Fait notable, la mise en relief de l'univers et de l'environnement influent directement sur la résolution des obstacles, des reflets du soleil au bruissement de l'herbe, du jeu des ombres sur les arbres aux effets de transparences sur la plage. Concernant le level design, il s'étoffe de raccourcis dark soulsiens, de zones qui se débloquent à l'instar d'un metroidvania, sauf que... les compétences sont dans la tête car à mesure que le joueur progresse, il devient à même de débloquer d'anciens passages, incompréhensibles de prime abord. On pourrait en rajouter une couche sur les puzzles monolithes, ou sur la mise en abîme de l'île et sa portée symbolique, image de l'esprit qui s'ouvre, et de l'intelligence qui agrège, de la compréhension qui tisse des liens et se propage. Seul point que je pourrais reprocher: la surenchère de puzzles retords qui parfois (rarement) n'apportent pas grand chose, comme dans le village perché. Tout le reste est irréprochable, à faire au moins une fois.

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Hollow Knight est pour moi l'aboutissement du genre metroidvania. Graphisme, animation, bande-son, dès le premier contact le jeu séduit. La prise en main est fluide, et la progression bien dosée. On flirt en terme de gameplay avec du platformer et du metroidvania (bien sûr), le tout saupoudré d'un parfum de Burton et Miyazaki pour la direction artistique. L'histoire n'est pas en reste, bien que sa portée soit liée à l'implication du joueur, et à sa volonté d'approfondir un lore qui se dévoile par petite touche dans ce monde souterrain et délabré. Il existe, dans cette narration dépouillée, un peu d'ADN de Dark Souls, et il faut dire que l'inspiration que puise la Team Cherry chez From Software ne s'arrête pas là. Hollow Knight, au delà de l'exploration et des phases de plateforme, est très orienté combat dans son gameplay, avec une exigence et une profondeur qui rappelle furieusement les Souls. De plus, le monde est immense, les secrets sont nombreux, le soft est une invitation au voyage, à l'errance. Que du bon, sachant que le titre dispose de DLCs de qualité et gratuits. On peut chipoter sur les faiblesse technique de certains écrans et le backtracking, mais de mon côté j'attends Silksong de pieds ferme.

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La série Resident Evil fait partie des classiques du jeu horrifique et survival sur console. La note et la place que j'attribue à ce titre comptent tant pour l'épisode GameCube en lui même que pour la saga de façon générale. Le manoir emblématique de l'épisode précurseur, le commissariat du second volet, l'opus Veronica tant décrié... jusqu'à l'épisode 4 et son game design revisité, beaucoup plus porté sur l'action, ou encore le 7ème qui innove efficacement, tant dans l'ambiance que dans la perspective de jeu à la première personne. D'ailleurs, en abordant l'idée de refonte, la version GC est un modèle à suivre, le travail sur les décors, les éclairages, sur le visuel ou les ajouts en terme d'histoire subliment l'atmosphère originale. Avec la refonte récente du second volet, la saga Resident Evil a relancé l'engouement des fans. Reste à espérer que la refonte de l'épisode 3 sera à la hauteur. En tout cas cette saga a su se renouveler sans se trahir en conservant un bon mélange entre la tension horrifique (les zombies n'ont jamais été aussi effrayants, résistants, et chaotiques dans leur déplacement) et l'aspect purement ludique (optimiser ses trajets, son inventaire, ses ressources).

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Cette place dans le top 10 s'explique pour ce premier opus par son level design excellent, son OST entêtante, son gameplay épuré, sa progression qui donne au joueur un réel sentiment de montée en puissance, sa seconde quête qui réinvente un jeu dans le jeu, prenant le joueur au piège de ses habitudes et de ses connaissances acquises lors du premier run. Mais il est évident que cette place d'honneur vaut aussi pour toute la saga, pour de nombreux épisodes comme Ocarina of Time, Link to the Past ou Breath of the Wild notamment, ce dernier étant peut-être le plus fidèle au jeu d'origine sorti sur Nes. Une saga de légende qui a su se renouveler sans jamais renier son ADN. Enfin pour les plus anciens, l'effet que provoquait de tenir entre les mains cette cartouche dorée a sûrement marqué un certain élan de nostalgie.

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On ne présente Half-Life, FPS développé par Valve et sorti en 1998. Le studio fut un des premiers à oser un mélange audacieux, en associant un gameplay de tir solide (type doom-like) à une narration élaborée, le tout sur fond de complot et d'invasion extraterrestre. L'ambiance qui se dégage du jeu est très immersive, entre combat tactique et scénario inquiétant, où les niveaux s'enchainent sans forcément répéter le même schéma. Half-Life est aussi le papa du futur hit Counter Strike (un simple mod à la base), soigné par le mastodonte qu'incarne aujourd'hui Valve (qui a enfanté la plateforme Steam, entre autres choses). Etonnement, malgré un graphisme un peu vieillot et un réseau de couloirs un peu longuets, le jeu reste un modèle du genre. Une leçon en matière d'écriture, de level design, de gameplay, de mise en scène et d'immersion. Les multiples retournements de situations dynamisent bien l'aventure, et l'alternance entre puzzle, plateforme et shoot est parfaitement dosée. Même l'intelligence des ennemis était novatrice pour l'époque, et reste très correcte de nos jours. La suite sera du même tonneau, et le 3ème opus, longtemps demeuré une des arlésiennes les plus discutées dans l'univers du jeu vidéo, continue à alimenter les rumeurs... Half-Life Alyx, un genre de spin-off situé entre le 1 et 2, a même vu le jour sous une forme inattendue, avec une interface qui réclame un casque de réalité virtuelle. Les plus chanceux qui ont pu tester parlent d'une petite révolution.

Valve n'a pas fini de nous en mettre plein les yeux, je pense. Point important à noter, à l'instar de Doom et sa version fan-made ultra dynamique qui a vu le jour sous le nom de Brutal Doom, Half-Life a son propre remake/remaster fan-made appelé Black Mesa, offrant une revisite graphique inédite du titre ainsi qu'une extension des derniers niveaux, de quoi se replonger dans l'histoire dans les meilleures conditions, avec sa trame, ses rebondissements, ses armes et son mélange FPS/Thriller. Bref, Half-Life a déjà quelques années au compteur, et si le soft et son héros Gordon Freeman restent plaisants à jouer, il faut surtout retenir qu'ils s'inscrivent comme un tournant dans l'histoire du jeu vidéo. Un must.

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Outer Wilds propose une aventure hors normes. A l'instar de The Witness, c'est le genre d'expérience qu'il est préférable de ne pas se spoiler. Le joueur incarne un astronaute qui part à la conquête de l'espace depuis une petite planète fictive et forestière. A la différence de No Man's Sky, l'univers de Outer Wilds est un système réduit où les différents astres se rejoignent en quelques minutes. Et heureusement ! Une des particularités du soft, comme dans Majora's Mask, c'est de s'articuler autour d'une boucle temporelle de 22 minutes. A chaque fin de cycle, le soleil meurt avec toutes les planètes qui gravitent autour, et on recommence l'aventure. Outer Wilds est donc un savant mélange d'exploration libre (on peut débuter dans n'importe quel ordre), d'archéologie spatiale (lancé sur les traces d'une race extraterrestre disparue et très avancée technologiquement, aidé par un journal de bord qui collecte et met en relation les infos trouvées) et de survie... et sur ce dernier point, le jeu, malgré son design très chaleureux et coloré, a quelque chose d'effrayant. Le système vit à son propre rythme, indépendamment des actions du joueur, et il existe mille façons de mourir dans l'indifférence la plus totale de cette nature sauvage et inexplorée : à court de gaz ou d'oxygène, écrasé dans une sablière, percuté par des météores, brûlé par le soleil, déchiré par une matière fantôme et invisible, dévoré vivant par des créatures hideuses, téléporté à l'autre bout de l'univers sans possibilité de retour... Outer Wilds est diablement cohérent, un monde fou écrit par des passionnés. Et à la toute fin, certainement une des plus belles conclusions à vivre dans un jeu vidéo.