2666
8.2
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livre de Roberto Bolaño (2004)

Le nom de Bolaño ne me disait absolument rien, avant. Puis j'eus la chance de lire quelques lignes de Stephen King à ce sujet :



This surreal novel can’t be described; it has to be experienced in all its crazed glory. Suffice it to say it concerns what may be the most horrifying real-life mass-murder spree of all time: as many as 400 women killed in the vicinity of Juárez, Mexico. Given this as a backdrop, the late Bolaño paints a mural of a poverty-stricken society that appears to be eating itself alive. And who cares? Nobody, it seems.



Et immédiatement j'eus envie de me plonger dans ce monstre de bouquin. Et pour ne pas vous mentir, le début - les 100 premières pages - m'ont été laborieuses. Et dieu sait si je ne regrette pas de ne pas avoir abandonné. Ce livre m'a pris aux tripes de manière inconcevable et je lus les dernières phrases comme les derniers mots d'un bon ami sur le point de mourir.
C'est peut-être con à dire, mais c'est exactement ce que j'ai ressenti en refermant ce pavé.


Que dire d'autre que ce livre est hors norme et qu'il arrive à transcender tout qualificatif ? Ces cinq livres sont si subtilement liés par une trame de thèmes communs qu'on ne remarquerait même pas que le livre est scindé en plusieurs chapitres.
Et finalement comment ne pas évoquer les descriptions de Bolaño ? Il m'a fait passer plusieurs mois dans le désert Mexicain, m'a fait sentir cet air sec, m'a fait voir le crépuscule mauve qui s’appesantit sur la ville, m'a fait frissonner des terreurs que cachaient Santa-Teresa en son sein.
Bref, un livre magistral.
Un livre qui vaut clairement la peine d'être lu.



Par les fenêtres ouvertes de sa chambre parvenait un bourdonnement lointain, comme si à de nombreux kilomètres de là, dans une zone de banlieue de la ville, on était en train d'évacuer la population. Elle pensa que c'était le poste de télévision, et elle l'éteignit, mais le bruit persista. Elle s'appuya à la fenêtre et regarda la ville. Un océan de lumières vacillantes s'étendait vers le sud. Le bourdonnement, une fois la moitié du corps hors de la fenêtre, ne s'entendait pas. L'air était froid et elle le trouva réconfortant.


Mr_Wilkes
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le 6 mars 2017

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