34m2, c'est le cocon dans lequel se réveille Juliette et sa fille Inès. Elle l'a eu seule, l'accompagne dans ce début de vie entouré seulement de Clare sa voisine qui passe religieusement prendre le thé sans évair Juliette qui a besoin d'espace.
5 ans qu'elle a échappé à ses griffes, et pourtant chaque seconde de sa vie se passe dans l'ombre de sa terreur.
Quand Clare toque à sa porte, Juliette ouvre confiante. Mais c'est lui qui est là. Et qui rentre dans ses 34m2.
Roman court, d'une puissance rare. Je conseille si on y arrive de le lire d'une traite. 34m2, quelques minutes. C'est dans cet espace réduit et dans l'infini de l'imaginaire de Juliette que se déroule ce roman coup de poing.
Louise Mey nous emmène progressivement, d'un cocon qui est en fait le cœur du cyclone jusqu'à la tempête la plus effrayante possible: celle de la violence des hommes, du patriarcat, la Violence.
Tout est écrit au cordeau, nous maintien en haleine, en apnée. Sublime (si tant est que ça puisse l'être) description de ce que peut vivre psychiquement un victime de violences. De ce que sont les violences, dont la diversité dépasse malheureusement largement les coups ou les insultes.
On fini sonner, écœuré, révolté.
Seul bémol pour moi, la fin, toujours insatisfaisante (soit trop évasive soit trop précise, je vous laisse voir dans ce cas où on se trouve).
A l'heure où les féminicides s'egrainent dans une relative indifférence, ce roman remet le sujet des violences patriarcales et masculiniste au centre. Salutaire. Épuisant. Nécessaire.