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livre de Maxime Chattam (2025)

Ce livre n’est pas le roman le plus bruyant de Chattam, mais c’est l’un de ses plus maîtrisés

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Avec 8,2 secondes, Maxime Chattam prend une direction plus intime, presque déroutante pour qui connaît surtout son goût du spectaculaire. Ici, le frisson naît d’un détail : un instant suspendu, un temps ridiculement court qui pourtant fissure le réel et laisse passer quelque chose d’inexplicable. Le roman tient sur cette faille — et Chattam s’en sert comme d’un scalpel. Le livre surprend par sa sobriété. Pas de surenchère, pas de machinerie lourde. L’auteur préfère une tension lente, presque clinique, où chaque geste et chaque silence pèsent davantage qu’un rebondissement. On suit un personnage qui vacille, qui doute de sa propre perception, et Chattam parvient à rendre tangible cette sensation de vertige intérieur. Le thriller se déplace du terrain policier vers celui du mental : ce que l’on croit voir, ce que l’on interprète, ce que l’on redoute d’être capable de comprendre. L’atmosphère est particulièrement réussie. Les lieux — appartements trop rangés, rues anodines, couloirs d’hôpitaux éclairés au néon — prennent une tonalité inquiétante, comme si le banal menaçait à chaque coin de page de se retourner contre le lecteur. Chattam travaille la lumière, la lenteur, les ombres : c’est moins un décor qu’un état de tension. Ce qui frappe, surtout, c’est la maîtrise du rythme. Courts chapitres, coups d’arrêt, accélérations soudaines — une mécanique réglée sans rigidité, qui sait respirer quand il le faut. Chattam laisse le lecteur entrer dans les zones grises, là où la vérité n’est jamais donnée mais devinée par fragments. Le twist final n’est pas une explosion : c’est un resserrement, une mise au point nette qui recontextualise tout sans trahir le chemin parcouru. 8,2 secondes n’est peut-être pas le roman le plus bruyant de Chattam, mais c’est l’un de ses plus maîtrisés. Une exploration du doute et de la perception, tendue, fine, bien mieux écrite que ses thrillers les plus massifs. Le genre y gagne en maturité, l’auteur aussi. Note : 15/20


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Le-General
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le 17 nov. 2025

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Le-Général

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