Alcools
7.6
Alcools

livre de Guillaume Apollinaire (1913)

Les colchiques
Ce poème lyrique probablement écrit en 1902, au retour de son séjour en Allemagne, Apollinaire traite pour la première fois dans son recueil, l’automne symbole de la fin de vie. En effet, aux derniers vers, les vaches âmes abandonnent à jamais « ce grand pré mal fleuri par l’automne ». De plus, l’amour violet donne l’aspect d’une relation toxique regrettée dans cet écrit, un topos entre fleure et femme toxique.
Cet écrit est un poème court déstructuré par ces vers sous rîmes suivies, des comparaisons entre la nature florale en particulier. D’ailleurs, le poète ne cesse de comparer fleure à femme. Un topos décrit parfaitement cette structure moderne et, son thème principale traditionnel, les femmes.
hoquetons : vestes en toile
Expliquer pourquoi ai-je choisi ce poème revient à expliquer son thème m’intéresse. Si j’ai choisi le thème de la mort, du déclin, c’est grâce à l’audace et l’originalité de la réflexion du poète. J’aurais pu prendre les femmes ou l’alcool, selon moi ce sont des thèmes qui reprennent les mêmes situations. De plus « Les colchiques » est, comme dit, le premier poème qui traite du déclin et de ses longs regrets, comme l’amour qui empoisonne.

Poème publié pour la première fois dans Alcools.
Selon moi cet écrit permet d’exprimer les inégalités notables entre les anges qui sont pourtant, spirituellement similaires. L’ange, l’officier, cité en premier semble libre, dispensé du froid de l’hiver et incité par la célébration de Noël. Alors que l’ange cuisinier est réduit au secondaire, à rester au travail et pleurer sa « bien-aimée ». Et une autre réflexion ironique envers la religion me vient en tête. Est-ce que même au paradis, les inégalités restent ?

AUTOMNE
Par l’ordre des poèmes, nous sommes au troisième. AUTOMNE reprend donc la tristesse de la saison et du « paysan » qui chantonne son chagrin amoureux. Oui, Apollinaire utilise la figure d’un paysan malheureux par l’amour infidèle et donc, par l’accomplissement d’une vie (religieusement parlant), le mariage. En effet, la bague est brisée comme le coeur par l’infidélité, tout comme « l’automne a fait mourir l’été ».
Après deux strophes en tercet, le poème chantant, comme le pauvre paysan, se brise par un distique. De plus, des rimes croisées et deux allitérations, une en « e » au début, l’autre en « r » qui termine la décousure narrative d’AUTOMNE.
1) cagneux : genoux tournés en dedans.
2) vergogneux : honteux (terme ancien)
Ce poème raconte la triste histoire d’un paysan qui chantonne « une chanson d’amour d’amour et l’infidélité / Qui parle d’une bague et d’un coeur qui se brise ». Lui qui ramène ses bêtes dans le trouble brouillard, une visibilité réduite et retirée par l’infidélité meurtrière. L’on peut s’identifier au personnage qui vit pleinement dans la honte, autant par son habitat (« hameaux » : mis à part du village) que l’infâme femme qui lui détruit ses rêves.

AUTOMNE MALADE
« Automne malade », poème publié en 1913 dans le recueil Alcools. Ce poème en vers libres traite de la saison de l’automne, elle qui inspire et qui est appréciée du poète. Ce poème fait part de la description poétique de cette saison et la présente comme la fin du cycle en la personnifiant.
Ce poème malade est composé en vers libres. Les rimes sont toutes autant déstructurées. Des allitérations en [r] qui ramènent à la violence de l’ouragan du sale temps.
1) nixes : dans les légendes germaniques, des nymphes des eaux.
2) nicettes : simplettes (terme ancien)
Apollinaire nous fait part de sa compassion pour l’automne par personnification. Cette saison définit comme mourante, malade et rongée par le malheur amoureux. De plus, le poète nous donne la vision du futur blanc, pure, morbide et complet par les toutes les couleurs qui représentent la vie, celles qui forment cette nuance allant du noir représentant l’inexistence à l’existence révolue, son opposé. C’est ainsi que Guillaume Apollinaire a décrit cette saison mûre comme un tableau du déclin.

VENDÉMIAIRE

*J'ai aussi écris un commentaire littéraire sur le poème Automne malade :

Guillaume Apollinaire originaire d’Italie, séjourne en Allemagne où il met à profit sa culture littéraire en tant que précepteur. Ce séjour d’un an de 1901 à 1902 le place sous une influence allemande. D’ailleurs durant cette année, il écrit « Automne malade », poème dans lequel cette influence mythologique germanique est mise en avant, tout comme dans « Nuit rhénane ». Après cela en 1907, il s’installe en France, à Paris. Dans cette ville il y rencontre Pablo Picasso, célèbre peintre qui devient son ami. Apollinaire semble avoir un faible pour les peintres, notamment pour Marie Laurencin où une liaison s’établit entre 1909 et 1912. Cet amour le traumatise et l’inspire pour ces poèmes, dont certains lui sont indirectement dédiés.
Ces poèmes se retrouvent dans son recueil poétique, Alcools, de son nom original « Eau de vie ». Apollinaire préfère mettre ce nouveau titre au pluriel, car tout le monde peut s’y retrouver, s’y identifier. Ce recueil apparait avant son départ pour la Grande Guerre en 1913. Apollinaire reste au front jusqu’en 1916 où il se retrouve blessé par balle. Sauf que la mort n’en reste pas moins loin pour le poète. En effet, en 1918, Apollinaire meurt d’une grippe espagnole avant son mariage. Tout comme la guerre, il rend l’arme.
Après cette mise en contexte, nous allons nous concentrés sur « Automne malade », poème publié en 1913 dans le recueil Alcools. Ce poème en vers libre traite de la saison de l’automne, elle qui inspire et qui est appréciée du poète. D’ailleurs cette inspiration et appréciation se retrouvent dans d’autres poèmes comme : « Automne », « Vendémiaire », « Les colchiques ».
Ce poème fait part de la description poétique de cette saison et la présente comme la fin du cycle en la personnifiant. Donc, en quoi le poème « Automne malade » est-t-il une allégorie du déclin ?
Dans un premier temps, nous allons abordés la description poétique de l’automne, puis de son allégorie sur la fin de vie et ses réflexions.

Entièrement rédigé par Stuby

Stuby
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le 6 mars 2020

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