American Psycho par LunaeSanctum
J’avais hâte de lire ce livre… Vraiment hâte. Pour toutes les éloges qu'on en fait (bien que ce ne soit pas toujours gage de qualité…), pour son thème (j’avais envie de lire un livre de serial killer un peu brutal, là, tout de suite. Ne me demandez pas pourquoi, ça arrive). A force d’en lire tellement de bien, pour moi, American Psycho c’était un peu le livre qui ne ressemble à aucun autre, qu’aucun n’a égalé, qu'il FAUT avoir lu. Et puis je me fais facilement avoir par une quatrième de couverture… Même de Beigbeder, oui. Ahem.
Et alors, je ne comprends pas, mais alors vraiment pas comment ce livre a pu être élevé au rang de culte dans son genre. Les 150 premières pages ne sont que des descriptions banales de vêtements, d’objets de luxe, de marque, de surabondance banalisée. Dans le but de refléter ce fragment de société froid et superficiel, répétitif? ça, je le conçois et l’exercice n’est pas inintéressant. Bon, d'accord. Mais 150 pages QUE de ça? C’était vraiment nécessaire? Ce n’est d’un intérêt que très relatif pour le lecteur, sur la longueur.
Le reste du livre est parsemé ça et là d’actes de violence froide et gratuite, repoussant toujours plus loin la limite dressée lors de l’acte précédent. Même sans y être particulièrement sensible, on est à un moment où un autre pris de dégoût en lisant le récit de ces horreurs, de toute cette cruauté insoutenable, ça s’enchaîne sans fin et toujours plus fort. Le personnage principal est absolument détestable quand les autres le sont tout autant pour d’autres raisons, ce qui n’est pas nécessairement négatif à mon sens, c’est même parfois très intéressant comme volonté.
Mais je n’ai trouvé que très peu d’évolution évolution tout au long des 500 pages, si ce n’est dans les 30 dernières, où l’on a presque l’impression que le personnage principal n’est soudainement plus le même, manquant d’un coup de cohérence. Je pense bien comprendre l’intention de l’auteur, le milieu qu’il a voulu dépeindre, la froideur, la violence, l’indifférence, l’atmosphère très particulière (et pour le coup, unique) qu’il installe dans ce livre, mais cela ne contrebalance pas pour autant les interminables répétitions de bout en bout.
Je ne peux pas affirmer ne pas voir été marquée par ce livre, il ne ressemble à aucun autre et part loin, mais la violence, aussi gratuite et insoutenable soit-elle, ne suffit pas à faire un bon livre.
(Edit: j'ai depuis lu d'autres livres de l'auteur, avec chaque fois la même impression de longueur, d'ennui que ne sait pas rattraper la déchéance ou les excès des personnages. Cet auteur n'était donc probablement pas fait pour moi...).