American Psycho par Flore Rg
La lecture d'American Psycho m'a donné du fil à retordre. J'avais déjà lu du Bret Easton Ellis, mais jamais un livre pareil. Et il faut avoir un estomac bien accroché pour pouvoir le lire. Le début est lent. Toute l'histoire est lente à vrai dire. Mais cela n'est pas sans raison et traduit toute l'obsession du personnage principal.
Le tout (ou presque) est raconté à la première personne par Bateman lui-même. Il détaille tout : sa tenue, celle des autres, la décoration des endroits où il se trouve, ce qu'il fait, comment, avec quels produits, les morts atroces qu'il fait subir à ses victimes.
C'est une lecture difficile. Je le savais, mais je n'imaginais pas à quel point. Ellis, ou peut-être devrais-je dire son personnage, n'épargne aucun détail des atrocités qu'il fait subir à ses victimes. Les scènes de sexe, de viol, de torture et de meurtre sont racontées crûment. Pour peu que l'on ait l'habitude de tout visualiser, cela devient à la limite du supportable et vous oblige à prendre une pause dans votre lecture. Peut-être est-ce la raison pour laquelle cette lecture m'a pris autant de temps.
Je ne suis pas sûre d'avoir apprécié cette lecture et je ne suis pas sûre non plus d'avoir vraiment compris la fin. Le tout est de comprendre si Bateman est le psychopathe qu'il prétend être ou un schizophrène imaginant toutes ces scènes, tellement il est invraisemblable qu'il puisse s'en tirer sans l'ombre d'un soupçon. D'autant plus que sa vie entière est très superficielle, y compris dans ses relations : il confond les gens qu'il croise autant qu'on le confond avec d'autres personnes. Tous ces personnages semblent juste absents de la réalité, ils ne s'écoutent pas, se foutent éperdument des autres tout en étant jaloux les uns des autres pour des questions de matériel audio-vidéo ou de cartes de visite.