« Aventure, camaraderie, et acier sur acier, les ingrédients légendaires. Hein, Bouh ? »

Avec sa vue isométrique qui laisse place à l'imagination, son ambiance, son univers et sa narration, Baldur's Gate est le jeu qui aura le plus répondu aux attentes vidéoludiques du joueur de jeu de rôle papiers que j'ai été. Il a proposé une expérience marquante pour des générations de joueurs.
En témoigne le Top 100 des meilleurs jeux de rôle PC de ce site où on actuellement retrouve le premier volet classé 5ème tandis que le second est lui sur la troisième marche du podium.
Pour ma part, je n'ai joué qu'au premier et l'ai bien plus commencé et recommencé, encore et encore (y compris avec la démo qui a précédé sa sortie !) que fini.

Voyant cet ouvrage relativement épais sur un présentoir de ma médiathèque, c'est donc évidemment plein de nostalgie et de curiosité que je l'ai emprunté pour le lire. Rangé ici dans la catégorie un peu fourre-tout de l'essai, le livre est avant tout un hommage, un guide, voire un making-of de la célèbre série de RPG. Dans cette optique, l'absence d'illustration -- première de couverture évocatrice mise à part -- est relativement regrettable, d'autant que celles-ci auraient pu participer à faire remonter les bons souvenirs.

Pour en revenir à ce qui est bien présent, eh bien, pas mal de choses ! Tout d'abord, la genèse et l'histoire des jeux (extensions, spin-offs et réédition compris). L'ensemble évoqué sous différents plans : humain, à travers les créateurs ; entrepreneurial, avec l'histoire des studios ; économiques et légaux enfin, notamment avec les éditeurs. À noter, un chapitre complet consacré à la musique et aux doublages, plutôt réussi, avec quelques anecdotes bien trouvées.

On revient ensuite sur les matériaux de base de Baldur's Gate : le jeu de rôle papier Dungeons & Dragons, et l'univers des Royaumes oubliés. C'est peut-être le chapitre dédié à ce monde sur lequel j'ai moins accroché, difficile à suivre pour qui n'en est pas familier. Dans l'intervalle, un chapitre est dédié à l'histoire du jeu. L'auteur à la bonne idée d'en narrer les grandes lignes en la déroulant avec un certain nombre de choix, dont celui d'un protagoniste principal, afin d'avoir un ensemble cohérent et incarné.

Enfin, les deux derniers chapitres sont consacrés au game design ainsi qu'aux suites spirituelles du jeu, mods compris. Sans doute l'une des parties qui m'a le plus intéressé. Elle témoigne aussi de la référence qu'est devenu le jeu et de sa place dans le monde vidéoludique, avec des communautés, sites et forums qui se sont bâtis autour de lui.

Avec le recul, je regrette presque d'avoir eu une lecture linéaire et intégrale de l'ouvrage, certaines parties m'ayant semblé bien plus dispensables que d'autres, plus intéressantes. Le travail documentaire auquel s'est adonné Maxence Degreendel a donc de quoi plaire aux amateurs du monument de Bioware, même s'il est possible qu'il les laisse un peu sur leur faim, ne serait-ce que parce qu'elle est souvent difficile à combler quand il s'agit de nostalgie.