Philippe Djian est un bon écrivain, et surtout un écrivain ambitieux. Il rêve d'être américain, parce que, il faut bien l'admettre, ce sont les écrivains américains, les Brett Easton Ellis et les Philip Roth qui écrivent le monde et son état, depuis tellement longtemps déjà. Djian n'y arrive pas tout-à-fait, et ça le rend dingue, mais cette dinguerie-là, nous, on la trouve très belle. "Ça, c'est un baiser" est un livre qui nous dévaste de fond en combles, parce qu'il parle de nous, de la douleur de mal aimer dans un monde qui est en flammes autour de nous, ce qui n'est pas rien, quand même. Ah oui, c'est aussi un polar, un thriller autant qu'une histoire d'amour(s), car Djian dit "qu'il n'y a pas de genre mineur, juste des écrivains mineurs", et là, il prouve qu'il a raison. Mieux que dans ses habituelles chroniques sexuées douloureuses et délirantes, alors qu'il reserre son histoire autour d'une enquête policière et livre le minimum vital (un méchant criminel psychopathe, un duo de flics, etc. etc.) sans jamais oublier de nous offrir le maximum : de beauté, d'humour, de souffrance, de lucidité surtout. A mon avis, voici son plus beau livre depuis longtemps. [Critique écrite en 2008]

Eric-BBYoda
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 18 sept. 2014

Critique lue 249 fois

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 249 fois

3

D'autres avis sur Ça, c'est un baiser

Ça, c'est un baiser

Ça, c'est un baiser

le 20 sept. 2012

Amour avec un grand A, défaitisme avec un grand D

Dans un climat de fin du monde, Philippe Djian nous invite à partager le quotidien et les errances de deux flics. Pris en étau entre leurs histoires de cœur (fatalement douloureuses), leurs petites...

Du même critique

Les Misérables

Les Misérables

le 29 nov. 2019

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

Je veux juste en finir

Je veux juste en finir

le 15 sept. 2020

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

1917

1917

le 15 janv. 2020

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...