« Mais ce qui lui paraissait le plus étrange, c’était qu’il était à la retraite sans avoir l’impress

« C’étaient peut-être là des sentiments normaux quand on prenait de l’âge. Konrad appartenait à la toute dernière génération d’Islandais nés sous domination danoise. Le lendemain de sa naissance, l’Islande était devenue une république indépendante sous une pluie battante au parlement en plein air de Thingvellir. Pendant quelques instants, des instants si brefs qu’ils comptaient à peine, il avait été sujet du roi du Danemark. Ça l’avait toujours agacé quand son père le taquinait avec ça, mais au fil des ans il avait nourri une certaine tendresse pour ce lien qui l’unissait au Danemark, même s’il était dérisoire. »
Voici donc la toute première enquête d’un nouveau héros, Konrad. Aussi grande que puisse être notre bonne volonté (et elle est immense, pour ce qui concerne Arnaldur Indridason), il est difficile de réellement donner une chance à un autre qu’Erlendur. Konrad a beaucoup de choses pour lui, dont une filiation certaine avec son prédécesseur, dans ce désenchantement qui flirte avec le bord du précipice, il est de ces hommes vacillants très attachants. Mais il n’est pas Erlendur, et sa petite magie est absente. Bien sûr, on sent un grand potentiel de complications avec ce personnage pas aussi droit que ça, évidemment il y a toujours la simplicité rugueuse de la prose islandaise si bien mise en valeur par l’excellence de la traduction et l’enquête en elle-même est intéressante, mais les mille et une petites choses qui me faisaient chavirer pour Erlendur ne sont pas là, et m’ont manqué.

LaurenceIsabelle
6

Créée

le 14 févr. 2019

Critique lue 189 fois

1 j'aime

Sylvie Sagnes

Écrit par

Critique lue 189 fois

1

D'autres avis sur Ce que savait la nuit

Ce que savait la nuit
Cinephile-doux
6

A la retraite

Tous les six mois, ou presque, "sort" un nouvel Indridason. Ce ne sont pas toujours des livres récents, avec la traduction de ses premiers ouvrages (Les fils de la poussière), mais le rythme de...

le 14 mars 2019

1 j'aime

Ce que savait la nuit
LaurenceIsabelle
6

« Mais ce qui lui paraissait le plus étrange, c’était qu’il était à la retraite sans avoir l’impress

« C’étaient peut-être là des sentiments normaux quand on prenait de l’âge. Konrad appartenait à la toute dernière génération d’Islandais nés sous domination danoise. Le lendemain de sa naissance,...

le 14 févr. 2019

1 j'aime

Du même critique

L'Arbre-monde
LaurenceIsabelle
8

"Une fois qu’on a acheté un roman en pyjama, on ne peut plus faire marche arrière."

« A Bellevue, dans l’Etat de Washington, il décroche le job idéal : manutentionnaire amélioré, il arpente sur son mini-chariot élévateur un énorme entrepôt d’un supermarché de la culture en ligne, un...

le 6 sept. 2018

10 j'aime

VNR
LaurenceIsabelle
9

Une gouaille inimitable

Un quinquagénaire au chômage que sa femme a quitté pète les plombs et kidnappe les quelques personnes qu’il tient pour responsables de son malheur. A première vue, rien qui donne très envie...

le 1 juin 2018

6 j'aime

Miss Islande
LaurenceIsabelle
8

« Avec toi on manque de ténèbres, Hekla. Tu es la lumière. »

Quand Hekla est née, son père lui a donné un nom de volcan, sa grande passion dans la vie. Quelques années plus tard, nous sommes en 1963, elle quitte sa ferme natale pour la capitale, Reykjavik, où...

le 5 sept. 2019

5 j'aime