Mathieu Gaborit distille un style aérien. Ses mots sont des souffles dans l'air qui génèrent des impressions fugaces, des sensations légères, des stimulus suggérés.
Cette Chronique du soupir nous entraîne dans un monde fait de verticales et d'horizontales, de fées et de nains, d'elfes et de sirènes. Tout ce beau monde se croise, se mélange, s'interpénètre dans un souffle. Ou plutôt bien des souffles s'entrecroisent.
L'auteur fait de son histoire un roman poétique, une ode au ressenti, à l'imaginaire débridé. Certes il existe bien une trame d'aventure mais elle est tellement enveloppée dans une prose évocatrice que le lecteur pourra s'y perdre, tel le poète sous absinthe.
Je m'y suis d'ailleurs un peu égaré. J'ai effleuré le mystère de son texte sans parvenir à y entrer complètement. Son style est aérien et je me sens plus à l'aise dans un style terrien, ancré dans une réalité plus matérielle. Trop de rêve dans ce roman pour mon esprit cartésien. J'ai donc saisi comme je le pouvais la magie de son écriture sans vraiment parvenir à en appréhender la substantifique moelle.
Le texte est pourtant ciselé, les mots savamment choisis afin de créer une ambiance unique, caractéristique du style habituel de l'auteur. Il est cependant allé plus loin que jamais dans l'expérimentation narrative.
Je me suis donc un peu égaré en cours de lecture.
Ami lecteur, toi qui souhaites goûter au souffle de la plume de Mathieu Gaborit, saches que tu te risques à une déconvenue cinglante ou bien à la plus belle des aventures. Cela dépendra de ton état d'esprit, de ce que tu aimes en littérature, de ce que tu es... ou bien ce sera une belle occasion de te découvrir.
Prépare toi en tous les cas à un soupir d'extase...