Un manifeste sur l'existence remplie d’embûches des zombies.

Après un accident de voiture, Andy est mort. Puis il est revenu à la vie, où plutôt, comme il l'appelle, la « mort-vie ». Depuis, son existence est partagée entre les rendez vous chez son psychologue, les critiques de son père, qui a honte de lui et qui rêve de l'envoyer dans un zoo ou un laboratoire, et les réunions thérapeutiques aux Morts-vivants anonymes.
Cette routine se voit boulversée lorsqu'un jour, Andy découvre la chaire humaine et ses pouvoirs régénérateurs. Fort d'une énergie fraichement retrouvée, il décide de se révolter et de se battre pour que les zombies aient eux aussi des droits et ne soient plus rejetés, humiliés et maltraités par les « respirants ».

Le zombie, connu comme étant un mangeur de cerveaux humains, est une figure féconde du genre, très exploitée dans le domaine horrifique, notamment au cinéma. Ces derniers temps, c'est vrai que du zombie on en a eu à tout va et à toutes les sauces, autant dire qu'on connait plutôt bien ces joyeuses horreurs. Dans son livre, S.G Browne sort des sentiers battus en nous proposant un autre aspect du zombie, le présentant comme étant doté de sensibilité, ayant la capacité de réfléchir, de parler, de rire, d'aimer et surtout, de se révolter.
Exit donc George A.Romero ; très souvent cité dans ce livre d'ailleurs, comme une référence obligatoire dans l'univers zombiesque (partons du point de vue que ce mot existe, je n'ai pas trouvé mieux); ou encore The Walking Dead.

Néanmoins, le seul but de l'auteur n'est pas seulement de dépoussiérer l'image des zombies. Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour est une vraie satire sociale. Un roman pour le moins contestataire amenant le lecteur à se révolter avec Andy et à se demander qui est le vrai monstre : le mort-vivant ne demandant qu'à exister librement comme tout à chacun, ou l'humain, violent, méprisant, effrayé/dégouté par l'inconnu et semblant totalement réfractaire à la différence ?

Comment j'ai cuisiné mon père, ma mère et retrouvé l'amour est un roman novateur et excellent, à la fois émouvant, très prenant et excessivement drôle. Si vous êtes adeptes de l'humour noir: foncez. Âmes sensibles s'abstenir, il est aussi gore et cru à de nombreuses reprises, vous comprenez, zombies obligent...