Complexe l'être humain ? NON ! Penses-tu...
C'est le bouquin de Freud le plus court que j'ai pu trouver dans mes pérégrinations ce samedi, alors que je cherchais des livres à lire (normal). Après avoir lu les trois essais sur la théorie sexuelle que j'ai beaucoup aimés, j'avais envie de continuer à lire ses études, et après avoir lu ce très court bouquin, dont le titre a orienté mon choix d'achat (un peu cher, au demeurant, vu qu'à part une petite préface l'édition n'est pas extrêmement fournie en dehors du texte), je ne peux pas dire que j'aie envie de m'arrêter là...
Je trouve les études de Freud vraiment passionnantes, cette envie à partir de la recherche psychanalytique de tenter de comprendre et d'expliquer les comportements humains, qui se rapportent beaucoup au sexe, il faut le dire. C'est bien ce que je pensais, au fond. Si Pasolini était venu me poser la question "le sexe a-t-il beaucoup d'importance pour vous chez l'homme ?" comme a beaucoup d'autres dans Comizi d'amore (quel honneur), j'aurais indéniablement répondu que oui. Mais j'étais à peine né que le génie avait disparu depuis une vingtaine d'années.
Pour Freud, le sexe à l'air de déterminer toute la vie psychique, différente selon le sexe de l'individu, et je pense qu'en cela il a parfaitement raison. Et on voit bien à la lecture des trois textes (car le livre est composé de trois courts articles écrits à différentes époques, mais qui coïcident plutôt bien ensemble) que la psychologie de l'homme est différente de celle de la femme, et que c'est très bien comme ça. Je suis intéressé par ce qu'il dit sur l'homme, que quand le courant dit tendre n'arrive pas à bien "s'entendre" avec le courant dit "sensuel", la libido ne peut pas se développer normalement, et que ça conduit à une certaine volonté d'abaissement de l'objet sexuel. Ce qui n'est pas le cas chez la femme, où c'est plutôt la force de l'interdit qui peut mener aux névroses si celui-ci n'est pas bravé lors de l'acte sexuel. Ce qui est très intéressant, c'est qu'on voit bien, alors, d'où naissent les rapports de dominations dans le sexe et dans l'amour, que c'est à l'homme d'apporter sa virilité à la femme et non l'inverse. C'est pour ça que la femme ne peut pas prétendre à être l'égal de l'homme, simplement parce que le rôle des deux sexes est différent.
Mais ce qui m'a le plus intéressé, c'est la troisième partie intitulée Le tabou de la virginité, où il dit que la douleur provoquée par la destruction de l'hymen peut mener la femme a des névroses telles que la frigidité et surtout l'amener à devenir violente envers son époux à cause de cette douleur psychique, qui peut elle-même mener à des déceptions et des mariages malheureux. Je trouve ça assez déconcertant de voir ce qu'on peut déduire des relations entre les femmes et les hommes à partir de l'analyse psychique des deux sexes. C'est pour ça que Freud et tous les précurseurs de la psychanalyse ont été importants et géniaux en leur temps. Ca va tellement au-delà des railleries idiotes qu'on peut faire de nos jours, du genre "O Freud c t 1 pêrvert qui pensait q'o q", ou "Ouais l'inconscient c'est tiré par les cheveux, c'est pas pasque je fume dix clopes par jours que j'ai envie de pénis". C'est une recherche réellement passionnante qui mérite d'être considérée, et j'ai envie de dire re-découverte. Ca évitera sûrement les commentaires sur les psychanalystes malhonnêtes qui veuelnt te convaincre que ton enfance c'était la merde pour te piquer ton pognon.
En tous cas, moi qui m'intéresse énormément au genre féminin, ça m'a vraiment plu. Je pense que c'est un livre qu'il faut lire, pour que certaines personnes, notamment des femmes, puissent comprendre à quel point un mec et une nana c'est loin d'être pareil, au-delà du physiologique. Du coup, avant de parler d'égalité, il faudrait peut-être comprendre sa propre spécificité, non ?
Je vais continuer à m'intéresser à cette "science", pourquoi pas lire d'autres auteurs, comme Jung ?