… à Saint Saint-Pétersbourg quelque part au 19ème siècle.


Un brouillard enveloppe constamment la ville. Il flotte au-dessus des palais somptueux, il entoure la splendeur des cathédrales, l’immensité de la Neva et la monumentalité des statues. Il enveloppe les pauvre gens à la recherche de trois sous pour pouvoir payer leur chambre misérable.


Le brouillard enveloppe ainsi Raskolnikov, jeune homme monté à Saint-Pétersbourg pour pouvoir faire des études. Mais Raskolnikov est pauvre, il doit payer sa chambre, ne le peut pas. Ses visites chez l’usurière deviennent trop régulières, deviennent pesantes, deviennent insoutenables. Car Raskolnikov sait qu’il ne pourra pas la rembourser, il ne voit plus d’issu, se sent piégé.


Pour échapper à ce piège qui se renferme doucement sur lui, Raskolnikov réfléchit. Et si tout était permis ? Et s’il pouvait faire disparaître cette vieille usurière ? Et s’il la tuait pour se libérer ?


Un plan se dessine, une fièvre monte. Va t-il en être capable ?
La psychologie humaine est complexe, incontrôlable, se soumet à ses désirs. Ayant voulu expérimenter les bornes de la nature humaine, il se retrouve dans ses filets.


J’achève la lecture de Crime et Châtiment bouleversée…
600 pages où s’ensuit l’autopsie de Raskolnikov, de ses peurs, de ses craintes, de son subconscient.
Une véritable analyse pertinente d’un compte rendu psychologique d’un crime où Dostïevski la concentre dans l’esprit humain, l’isole dans le drame intime de l’individu où elle se déchaîne avec une violence fébrile.


Une oeuvre magnifique qui apparaît comme le roman de la perdition.
Mais d’une perdition qui, dans sa profondeur même, trouve une lumière qui l’a rachète.


On suit chez le personnages le pourrissement de la bonté humaine et, cependant, au moment où toute espérance semble s’être éteinte dans l’horreur, une étincelle jaillit à nouveau.


Jamais peut-être l’intimité secrète de l’homme n’a, comme dans cette œuvre, atteint une solitude aussi complète et désespérée décrite avec force et justesse.
Une nouvelle aurore surgira de son âme le guidant vers l’amour grâce au personnage de Sofia.


Une lecture qui secoue et qui parle de nos propres interrogations, de nos propres travers, de nos vies…


Une véritable perfection qui, si j’ose dire, rendrait les autres lectures insignifiantes.

DivinecomdiedeDante
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le 24 avr. 2015

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