Le terme "homme" est cependant plutôt hors de propos ; car John Smith est un citoyen américain pas comme les autres, ayant acquis suite à un accident le pouvoir de, en contact d'un homme ou d'un objet lui appartenant, prédire son (/l')avenir. C'est ainsi qu'une poignée de main avec le politicien Greg Stillson, candidat numéro 1 à la Maison Blanche pour les prochaines élections, montre à Smith les conséquences de sa future élection de : l'apocalypse. Le désastre, la mort et la perdition. John est le seul à pouvoir sauver son pays, peut-être même le monde.
John Smith, l'identité étasunienne la plus banale d'entre toutes, l'identité de l'universalité donnant à chaque américain le devoir de protéger son pays des politiciens dégénérés, des pires crapules que nous élevons aux sommets de nos institutions politiques. Un roman où la psychologie et les émotions supplantent l'action, où le ressenti de John Smith et même de tous les personnages se révèle plus important qu'un simple coup de feu ou qu'un accident de voiture. Seuls des écrivains comme King sont capables de nous délivrer avec brio une telle recette.
Mais peut-être que, justement, plus d'action n'aurait pas été de trop pour assurer une meilleure continuité à ce roman, qui a parfois tendance à manquer de mordant.
(Critique écrite sur Babelio, le 31/03/2015)