Découvert en France avec une première traduction (La gifle), qui n'était d'ailleurs pas son premier livre, l'australien aux origines grecques Christos Tsiolkas frappait très fort avec cette satire iconoclaste d'une société australienne loin d'être aussi lisse et tolérante qu'il y paraissait. Depuis lors, ses romans successifs ont un peu déçu. On était curieux de le voir aborder le genre de la nouvelle avec Des dieux sans pitié annoncé par son éditeur comme interdit aux âmes sensibles (à raison d'ailleurs). D'une manière générale, les 15 récits qui composent le récit sont extrêmement bien construits avec des thèmes forts : la violence, la drogue, le sexe, le racisme, l'homophobie. Ses personnages sont australiens mais évoluent parfois à l'étranger et il en résulte un portrait collectif et une peinture sociale assez terribles et sans concession aucune. La première nouvelle, qui donne son titre au livre, est de loin la meilleure. Un jeu de société entre amis qui tourne au vinaigre en révélant la personnalité monstrueuse de l'un de ses participants. La cruauté et la crudité sont deux constantes des histoires de Tsiolkas qui semble à un moment dire au lecteur : "regarde jusqu'où je peux aller et attends, je peux faire encore plus fort." Les trois derniers récits de Des dieux sans pitié sont vraiment déplaisants, presque nauséeux. Tsiolkas est infiniment doué, son attirance pour la perversion et l'outrage dépassent malgré tout parfois la ligne jaune.

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le 30 mai 2017

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