Tel Icare.

Un classique de la science fiction, mais pas que.

Algernon est choisie par deux scientifiques pour une expérience dont le but est de la rendre plus intelligente. Algernon est une souris blanche des plus ordinaires.

Une opération expérimentale nécessitant une chirurgie complexe du cerveau. Les résultats de cette expérience sont plus que satisfaisants, la souris Algernon est définitivement plus intelligente et rapide. Autrement dit, Algernon n’est plus une souris ordinaire. Fort du succès de cette expérience, nos deux professeurs vont s’intéresser à Charlie Gordon afin de lui faire subir cette même opération chirurgicale du cerveau.

Pourquoi alors le choix des deux scientifiques porte sur ce dernier pour la première expérience sur les humains ? Charlie est un homme de 33 ans,attardé mental avec un score de QI de 70. Un adulte coincé avec un cerveau d'enfant de bas âge en somme. Il a des difficultés à se faire comprendre des autres et est donc le cobaye parfait pour cette tentative d’augmentation des facultés intellectuelles d’un être humain de façon artificielle.

Charlie sort vivant de l'expérience qui s'avère être un succès et progresse rapidement, accumule de nombreuses connaissances, mais a toujours beaucoup de mal à lier des relations stables et normales avec des autres. Sa maturité affective ne suit pas la même évolution. Il voudrait aussi comprendre ce qui s’est passé dans sa vie antérieure celle de Charlie l’attardé mental.

Alors qu'une sorte de rivalité s'était créé entre Charlie et la souris Algernon, celle-ci commence à montrer des signes inquiétants de dégénérescence cérébrale.

Est-ce là le sort que Charlie risque également..?

Un style aussi déroutant qu'efficace.

Première chose intéressant lorsqu'on entame la lecture de la première page... On lit ce qui se révèle être le journal intime de Charlie. Il s’adresse au lecteur. Il écrit au son, le texte est cousu de fautes et de fautes de syntaxe et de construction, ce qui au premier abord pourrait nous rebuter mais bien au contraire nous permet de voir son évolution au fur et à mesure du récit avec les effets croissants de son opération du cerveau qui aura lieu bien assez tôt dans le roman. Ce point de vue nous permet également d'être proche du personnage ce qui tout simplement rendre notre attachement à lui diablement efficace et fort.

On aime Charlie, on se soucie de lui et voulons le protéger alors qu'il se débat de son mieux pour sortir de ce trou béant d'injustice dans lequel il se trouve piégé depuis sa naissance.

Un violent coup de poing émotionnel qu'il ne faut manquer sous aucun prétexte.

Des fleurs pour Algernon est aussi et avant tout une leçon de vie dans laquelle beaucoup se retrouveront.

Un quotient intellectuel élevé ne garantit en aucun cas une intégration harmonieuse à une quelconque société, pas plus qu’il ne prémunit contre l’échec. Le QI n’est la mesure unique d’une forme d’intelligence, pas un gage de réussite absolue et générale.

Ces réalités, auxquelles bon nombre d’enfants précoces et d’adultes dits « surdoués » se heurtent de plein fouet, sont exprimées avec une finesse saisissante (à plus forte raison quand on tient compte du fait de l'année de sortie du roman, il y'a de ça plus de 50 ans auparavant).