Douleur
7.2
Douleur

livre de Zeruya Shalev ()

Iris, le principal personnage de Douleur, on serait tenté d'écrire la narratrice tant Zeruya Shalev la traque dans ses moindres recoins, est une survivante. D'un attentat qui l'a laissée hagarde, dix ans avant le début du roman, de son grand amour de jeunesse qui l'a quittée 7 ans encore plus tôt. Les douleurs physiques ne sont jamais parties et la souffrance de cette passion sentimentale ne s'est jamais estompée malgré son mariage et deux enfants. Sur 400 pages, Zeruya Shalev trace le portrait d'une femme sûre d'elle au travail, elle est directrice d'école, et terriblement fragile dans sa vie privée. Avec la réapparition de l'amour de sa vie et l'attitude de sa fille abusée par un gourou, Iris est à la croisée de son destin et c'est tout l'intérêt que de la suivre dans ses méandres psychologiques vers des décisions qui changeront, ou non, son existence et celle de ses proches. Il est rare de lire un roman aussi tendu et densifié à ce point, non par une intrigue à rebondissements mais par une plongée tellement profonde dans l'intime. Douleur ne laisse guère de répit au lecteur emporté par les sentiments contradictoires d'une femme qui ressent sa culpabilité dans son cheminement quotidien. Il y a parfois un sentiment d'étouffement devant cette intrusion sans concession ni pudeur dans un psychisme torturé. A travers Iris et les autres personnages du livre, la romancière réussit une radiographie prégnante de la société israélienne : terrorisme, guerres, insouciance de Tel Aviv et tension de Jérusalem, etc. Un ouvrage intense, sans temps morts, écrit au cordeau et avec une sensibilité extrême.

Cinephile-doux
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Romancières, je vous aime et Mes Livres de 2017

Créée

le 26 mars 2017

Critique lue 661 fois

1 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 661 fois

1

D'autres avis sur Douleur

Douleur
jusefaitdesfilms
1

L'ennui

J'ai essayé de le lire il y a deux ans mais je l'ai vite abandonné... Le résumé m'avait l'air pourtant très prometteur mais le style d'écriture très répétitif ( la faute à une mauvaise traduction de...

le 9 août 2023

Douleur
YasminaBehagle
7

Je veux prendre ta douleur

C’est un livre sur le renoncement. En le refermant, on ne peut s’empêcher d’avoir un goût amer. Iris s’émancipe d’un quotidien pesant, revit son adolescence dans les bras d’un ancien amant qu’elle...

le 2 sept. 2021

Douleur
JulienCoquet
9

Retour du premier amour

Iris, la cinquantaine, voit sa vie bouleversée lorsqu’elle tombe par hasard sur son premier amour. Quant à sa fille, elle semble aller de plus en plus mal et s’éloigne du foyer familial. Poignant. On...

le 3 mai 2021

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

75 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

73 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13