Fastidieux
Tuer le père La parole du père est omniprésente, et empiète sur celle du narrateur, en tout cas au début, jusqu’à ce que le rapport de force change. D’ailleurs, à ce sujet, le discours indirect libre...
le 26 sept. 2021
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Sorj Chalandon n'en avait pas donc pas fini avec son géniteur. Après Profession du père, Enfant de salaud affine le portrait, si l'on ose dire, d'un mythomane et d'un manipulateur patenté dont le fils, sa première victime, a d'ailleurs compris à quel point il vivait dans le mensonge avec la conviction que la vérité était sienne et ne souffrait pas la contestation. Autant que le compte-rendu du procès de Barbie (avec l'évocation bouleversante des enfants d'Izieu) ou que la découverte de l'invraisemblable itinéraire de ce "salaud" durant l'Occupation ou même que la confrontation 'fictive"des deux, c'est l'obsession de Chalandon à essayer de comprendre et à faire avouer un père insaisissable et escamoteur qui subjugue. L'auteur va très loin avec cette idée fixe, quasi monomaniaque, jusqu'à la torture mentale, qui n'est pas loin de créer un vrai malaise, alors qu'il lui aurait beaucoup plus facile de tourner la page, de laisser tomber et d'abandonner ce monstre, fût-il son père, à ses chimères. Cela en dit long sur Sorj Chalandon, l'homme, le journaliste et l'auteur, obstiné et amoureux de la vérité. Le livre est puissant mais son caractère intime, tellement personnel, peut susciter une certaine gêne, proche de celle ressentie devant des récits d'autofiction, dans ce qu'il rapproche le lecteur d'une sorte de voyeur auquel il est impossible de se réfugier dans un nécessaire recul. Bien évidemment, à chacun, avec son propre regard, de faire avec ce sentiment, parfois oppressant.
Un grand merci à Grasset et à NetGalley.
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Créée
le 1 sept. 2021
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