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Fiche technique

Auteur :

Sarah Kofman
Genres : Essai, PhilosophieDate de publication (France) : 1993Langue d'origine : FrançaisParution France : 1993

Éditeur :

Éditions Galilée
ISBN : 9782718604183

Résumé : « Très curieux ! Depuis quatre semaine, je comprends mes ouvrages, mieux encore je les apprécie. Sérieusement, je n’ai jamais su leur signification (…). C’est la mère avec son enfant : elle l’aime peut-être mais avec une parfaite stupidité quant à savoir ce qu’est l’enfant. À présent, j’ai l’absolue conviction que tout est parfaitement réussi depuis le commencement, tout forme une unité et tend vers l’unité. » Lettre à Peter Gast, 22 décembre 1888. Dans Pourquoi j’écris de si bons livres, Nietzsche relit ses œuvres afin de leur rendre justice et de préserver en elles ce qui est digne de revenir éternellement. Sa lecture ou réécriture consiste à se réapproprier ce qu’il avait prêté à ses « maîtres » pour les réduire à des accessoires, de simples métaphores de « lui-même », le seul maître. Son geste autobiographique tend à affirmer un vouloir unique et souligne, dans l’après-coup, la continuité profonde de l’œuvre : les textes dits de « jeunesse » (notion interrogée et subvertie dans Explosion II) anticiperaient l’histoire intime de son devenir, seraient prometteurs du Nietzsche à venir. Relire ses œuvres, c’est donc les traduire, transcrire, corriger, remanier pour substituer tous les noms d’emprunt en un seul nom, le sien, c’est les faire renaître en les transfigurant pour les inscrire en un corpus unique, signé Nietzsche. En poète (Dichter), Nietzsche recompose et ramène à l’unité ce qui était fragments, énigme, hasard. Après avoir fait exploser l’œuvre réduite à l’état de matériaux, il la rédime en la soumettant à « sa » volonté artiste. Poursuivant pas à pas la lecture d’Ecce Homo entamée dans Explosion I, Sarah Kofman pulvérise à son tour la « fiction » nietzschéenne : elle fait porter son soupçon sur cette volonté d’unification, ultime défense contre la folie, et en exhibe tous les ressorts.