Bon j'ai lu ça pour me marrer (et parce que moi je ne suis pas un fragile tu vois) et en fait c'est juste stupide et pas très drôle tant cette pauvre dame se prend au sérieux à débiter ses âneries.


Elle commence par dire qu'elle va pas démontrer dans ce livre que le racisme existe... Quel dommage, le point essentiel du bouquin à savoir le racisme et comment il se manifeste ne sera pas abordé. Pas de bol... Mais surtout tout le concept de son bouquin c'est de dire : quoique font les blancs c'est du racisme, quoiqu'ils pensent c'est conditionné par une société raciste et eux-mêmes sont forcément racistes... Si jamais ils tentent par une quelconque manière que ce soit de se dédouaner du racisme, d'expliquer pourquoi ils ne sont pas racistes, c'est de la fragilité blanche...


Les blancs sont des gros fragiles qui n'aiment pas qu'on parle de leur race...


Et là on a deux problèmes montrant que le concept au départ c'est que des conneries. Le premier c'est que ce qu'elle fait est une proposition irréfutable, puisque tout argument visant à dire qu'on n'est pas raciste est de la fragilité blanche... En gros quoique tu fasses elle a raison, soit tu es raciste, soit tu es raciste et tu te voiles la face à cause de ta fragilité blanche...


Youpi...


Bref, rien qu'avec ça normalement on voit que c'est de la merde puisqu'en science on doit pouvoir réfuter une théorie. Si demain on trouve un corps qui ne se comporte pas selon la loi de la relativité générale d'Einstein (bon ça existe et on a dû inventer la mécanique quantique avec ça), on le prend en compte et on peut se rendre compte que le modèle d'Einstein était faux, incomplet, etc.
Mais Robin DiAngelo non... Elle, elle a la vérité, tu es raciste et si tu le nies, si tu n'acceptes pas les critiques des "personnes de couleur", tu es un fragile.


Le second énorme problème c'est le terme, fragile, étant connoté négativement on sent bien le terme qui sert juste à humilier et non pas à décrire un véritable phénomène scientifique.


Après je passe sur le fait que si jamais tu es blanc, tu ne peux pas expérimenter le racisme, en gros toi tout ce que tu fais c'est raciste, mais si admettons tu es en minorité et qu'on s'en prend à toi à cause de ta couleur de peau c'est pas du racisme c'est juste un préjudice racial... Tout va bien... Comment jouer avec les mots pour avoir raison.


(rappelez-vous, les preuves du racisme ne sont pas fournies dans le bouquin)


Mais le pire dans tout ça c'est que finalement plein des problèmes qu'elle décrit très succinctement sont bien plus corrélés à la classe sociale qu'à la couleur de peau. Alors oui d'après elle c'est de la fragilité blanche de le dire... mais bon... vu que c'est une pseudo-science son délire irréfutable, je vais passer outre.


Elle explique que les noirs ont des conditions moins bonnes pour accoucher que les blancs au niveau du soin...


Faut-il rappeler qu'on est aux USA, système qui n'a pas d'assurance maladie et où les plus pauvres trinques ? Pas sûr que Michelle Obama ait eu des problèmes d'accès aux soins pour accoucher de ses moutards...


Idem lorsqu'il est question d'avoir un bon quartier, avec un bon voisinage, elle va faire la morale à ceux qui ont intégré qu'habiter dans un quartier c'était habiter dans un quartier dangereux, tout en esquivant le fait que le quartier en question puisse être réellement dangereux. Sans se demander si tout simplement lorsque tu mets plein de populations pauvres, sans avenir, on obtient ce genre de ghettos. (personne ne râlerait où n'aurait de préjugé si ses voisins c'était Will Smith et Denzel Washington)


Alors Robin Diangelo si elle était moins bête et obsédée par la race des gens me dirait : oui, mais c'est raciste car les noirs sont statistiquement plus pauvres que les blancs. Je veux bien admettre que ça montre deux choses pour les USA, premièrement ça montre que la méritocratie et le mythe du rêve américain ne fonctionne pas et deuxièmement que les populations noires après l'abolition de l'esclavage ont moins eu l'occasion de gravir les échelons, restant tout en bas, des populations défavorisées.


En fait ce que ça dit c'est que le mythe sur lequel s'est fondé l'Amérique est un mensonge. Voilà ce que ça dit.


Les rares moments où elle va parler de classe sociale c'est pour souligner que les plus riches sont blancs... Ok... j'aime bien ce type de liste ethnique des gens riches... les nazis faisaient la même chose, il y a un film entier : le péril juif, qui est axé là-dessus.


En fait elle ne se rend même pas compte que ce qu'elle fait, si elle le faisait pour quelqu'un d'une autre couleur de peau, d'une autre religion ça ne passerait juste pas et elle serait cataloguée comme une grosse réaction de l'alt-right américaine.


Alors elle a tout prévu, elle dit que c'est parce que les blancs n'aiment pas qu'on dise leur couleur de peau et qu'on les voit comme des personnes ayant une couleur (car ils ont été habitué à ce que le blanc soit la norme).
Sauf que ça dépend juste de où tu habites, dans un village au fin fond de la Creuse, oui être blanc va sembler être la norme, plus en tous cas que si tu habites en Outre-Mer...


Par contre elle dit quelque chose en totale contradiction en disant que les blancs ont une solidarité entre eux (faut savoir...) et cette solidarité c'est de ne pas s'élever lorsque des gens tiennent des propos racistes...
Bon déjà il faudrait prouver que les gens s'élèvent moins pour les propos racistes que pour d'autres propos avec lesquels ils sont en désaccord... et que ce n'est pas le cas chez les autres couleurs de peau...


Mais bon, faire le travail sérieusement ce n'est pas le combat de Robin Diangelo.


Le livre a cependant une merveilleuse utilité, si jamais quelqu'un vient te reprocher d'être raciste, il permet de dérouler, bien ironiquement, la rhétorique de Diangelo pour prendre la personne à son propre piège en disant : « Oui, j'ai été raciste, c'est la faute à la société, merci pour ce retour, je fais tout pour m'améliorer, c'est difficile, mais à force de travail et d'abnégation j'espère réussir à y parvenir...


Et toi ? Reconnais-tu que tu es raciste ?


Non ?


Sale fragile ! »


Voilà, voilà, qu'est-ce-qu'on rigole...


Je suis un petit plaisantin...


Il faut noter aussi une bonne dose de cherrypicking dans son laborieux exposé. Elle va se plaindre que les auteurs noirs ne sont pas autant considérés que les blancs... et que si on parle des auteurs qui peuvent parler à tout le monde on va citer des blancs : Shakespeare, Dostoïevski... Mais bon comme par hasard elle ne parle pas d'Alexandre Dumas... alors je sais bien qu'elle est anglo-saxonne, mais bon, on ne va pas me faire croire qu'il n'est pas connu outre Atlantique vu le nombre d'adaptation pétée de ses romans au cinéma. Et en France il serait immédiatement cité parmi les grands auteurs...


Donc ce que ça dit c'est que ce n'est pas bien sérieux... c'est très largement critiquable et passable crétin.


Et en plus ça ne s'applique pas à la France, donc toute personne venant parler de fragilité blanche en France est un juste un colon américain qu'il convient de renvoyer dans son pays l'américanie. Nous n'avons pas la même Histoire que les USA et encore moins les mêmes rapports à la couleur de peau... Lorsqu'elle parle des noirs qui sont nourrices aux USA ça témoigne bien de ça... En France ça a été des blancs jusqu'à que de nouvelles populations précarisées viennent et ce n'est pas une question de couleur de peau, mais bel et bien de classe sociale.

Moizi
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le 12 août 2020

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Moizi

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