L'histoire de la Easy Company pendant la WW2

Je suis un grand fan de la série qui se base du livre et il était donc logique que je m'attarde au bouquin de l'historien Stephen E. Ambrose. Et c'est aussi intéressant car on a évidemment un autre point de vue de la guerre.
Un de mes livres préférés est celui d'Antony Beevor, D-Day et la bataille de Normandie. Dans ce dernier on suivait uniquement les combats se déroulant sur une période et un lieu donnés. Ambrose fait un tout autre choix. Il décide de s'intéresser uniquement à une seule compagnie, mais qui a combattu dans quatre pays en Europe en moins d'un an. L'Easy Company fait partie de la fameuse 101ème division aéroportée américaine. Elle a été présente lors du jour J, lors de l'opération Market Garden, envoyé dare-dare à Bastogne pour défendre la ville et est rentrée en Allemagne avant de se rendre en Autriche, mais à ce moment-là, la guerre était finie ou presque et les combats devenus quasiment existants.
C'est donc une compagnie que l'on suit et toujours les mêmes hommes. Ambrose a eu la chance de pouvoir en interviewer une grande partie, le livre datant de 1991 et la plupart des survivants de la Easy Company étaient toujours en vie. A force on s'attache aux personnages et à leur vécu. La Easy Company a sacrément morflé. Pour le débarquement, elle devait sécuriser l'intérieur des terres pour protéger Utah Beach des canons allemands. En Hollande, elle était à Eindhoven, mais l'opération Market Garden a été un cuisant échec et un coup de poker allié raté. A Bastogne, ils étaient dans des trous, dans les bois, avec des vêtements d'été alors que les températures pouvaient descendre jusque -20°C de nuit et que la couche de neige dépassait largement les 40 centimètres.
Ce qui est intéressant, c'est de voir les prises de décisions sur le terrain de la part des soldats, les gestes qui peuvent avoir la vie sauve, l'état d'esprit qui évolue au fur et à mesure. L'historien n'oublie pas qu'entre chaque campagne, il y a un peu de repos, soit en Angleterre, soit en France. Et avant, on commence par l'entraînement au camp de Toccoa, en 1942. Bref, le livre propose de suivre l'évolution d'hommes sur trois années.
Stephen E. Ambrose a un certain talent pour raconter les choses. Le seul petit reproche qu'on pourrait lui faire, c'est qu'il est un peu trop fasciné par cette compagnie (bien qu'on peut comprendre, puisqu'il a fini par tisser des liens avec certains des membres) et manque très légèrement de recul sur certaines choses.
Ca demeure toutefois un ouvrage extrêmement intéressant, simple à lire et passionnant, permettant aux gens de découvrir que la guerre ne s'arrête pas aux généraux célèbres et qu'au contraire, la plupart des hommes de troupes, ont délivré d'incroyables coups d'éclat, ont subi des choses inimaginables et tissés des liens entre eux comme ils n'en ont jamais retrouvé dans le civil.