J'écris jamais de critique de bouquins. Mais vu qu'Harry Potter and the cursed child vient de sortir en anglais et qu'il s'agit surtout d'un divertissement jouant sur la nostalgie d'une série culte de mon enfance (j'ai 25ans désormais mais je l'ai découverte en cm1 ou cm2 via un ami anglophone - il ya de ça fort longtemps donc), je me suis senti de rédiger un petit truc.
Déjà, c'est assez agréable à lire. Je pensais que la forme (script d'une pièce de théâtre comme on en lit à l'école) pouvait me rebuter mais non, le rythme est frénétique, tout se passe dans un flot lisse et plein de suspens.
C'est beaucoup dû à la mise en scène qui donne franchement envie de voir la pièce tant elle est couillue et semble difficilement réalisable (bien que j'ignore ce qui se fait de nos jours au théâtre) : on traverse l'espace et le temps d'une scène à l'autre, il y a beaucoup d'effets spéciaux et d'action, peu de temps morts, nombres de localisations variées et originales qui doivent demander une logistique de ouf. Ça a l'air très intéressant.
Le problème qui fera sûrement tiquer les fans des livres c'est qu'à aucun moment the cursed child ne capture ce qui en faisait le sel justement : les détails, le monde fou de rowling, le monde des sorciers, le lore, l'histoire avec un grand H, les persos hauts en couleurs etc...car on va pas se le cacher, le voyage iniatique du héros élu pour ados, c'était du déjà vu alors que le monde assemblé par rowling même dans la fantasy c'était et ça reste du génie.
Comme tout est consacré au récit et non à l'ambiance (normal pour du théâtre?), pas de trucs qui nous font dire "raaah , qu'est ce que j'aimerais vivre dans ce monde!" Sauf...
Quand on revoit les personnages! À ma grande surprise, une grande partie du casting original fait son retour et c'est non sans émotion qu'on retrouve ces adultes qui ont tant comptés dans notre adolescence.
Dommage que la plupart soient réduits a ce qu'on attend d'eux et qu'à 40ans ils n'aient pas vraiment evolué, par flemme des auteurs...un manque d'ambition regrettable même si par la force des choses on s'intéresse à eux, et que les problématiques du statut de parent sont cohérentes avec leur âge. J'ai aussi difficilement reconnu Harry, qui lui perd son statut de héros intouchable pour devenir un papa perdu. Hélas l'unitaleralité de son personnage et son développement générique peinent à convaincre.
À noter tout de même que le duo de héros de ce livre, Albus et Scorpius sont assez touchants et semblent tout droit sortis de l'esprit de rowling, qui même si je ne suis plus ado arrive toujours avec de bons dialogues à faire mouche avec ses persos principaux.
La pièce tire beaucoup sur la corde nostalgique, de manière trop forcée et arbitraire d'ailleurs, car elle prend des risques pour nous raconter une histoire engageante de manière hélas facile jusqu'à même servir une histoire à la limite du prétexte putassier (qui m'a fait penser à Marvel et son MCU pour gogoles). Le manque de maîtrise sur l'écriture entraîne quelques incohérences on va dire "compréhensibles" mais surtout beaucoup de facilités, des deus ex machina bien sales et une prévisibilité faite de grosses ficelles qui si on est insensible au rythme effréné vont vite emmerder le lecteur qui a plus de 15ans.
Surprenant car si les bouquins de Rowling sont ultra classiques dans la structure, les péripéties et les archétypes, jamais ils ne m'ont laissé un arrière goût de foutage de gueule sans talent ni ambition. Dommage.
En bref, un divertissement efficace qui sait viser juste, plombé par une facilité et des raccourcis sur l'univers d'Harry Potter qui semble indiquer que cette oeuvre se destine plus aux amateurs des films que des livres.