Déception...

Comme quoi on apparaît parfois sous un meilleur jour lorsqu’on est raconté par un tiers que lorsqu'on se raconte soi-même. Grande admiratrice de Francoise Giroud j'avais lu en 2003 sa biographie sous la plume de Christine Ockrent et j'avais beaucoup apprécié.

Ici, je découvre une femme prétentieuse :
- Hervé Mille (...) qui disposait d'un radar pour détecter les bêtes à journaux, signala mon existence à Hélène LAZAREFF (page 135)
maladroite dans son style d'écriture :
- Il y a des femmes comme vous, et il y en a comme moi, il y en a encore de toutes sortes, ni mieux ni plus mal, ni meilleures ni pires. Autres. Mais plus le temps passera, moins il y en aura, et moins il y en a dejà comme vous" (page 114)
abusant de jugements à l'emporte-pièce :
- (...) de style anglais, elle paraissait sale. Et si les méditerranéennes sales n'en semblent que plus comestibles, les anglaises doivent sentir le bon savon et le gant de crin" (page 97)

Alors bien entendu il y a quelques pépites :
- "Etre seule c'est ne plus avoir, auprès de soi, quelqu'un de qui se faire entendre sans parler"
- "L'amour ne rend par aveugle comme on le dit souvent, l'amour est même extralucide"
- "La vie serait supportable sans amour. On s'aimerait bien. Ce serait doux, calme et léger. On resterait fort."

Mais bien peu pour compenser un style lourd comme un pudding après un repas de communion, dressant le portrait d'une femme orgueilleuse et blessée. Dommage qu'Alix de Saint André, avant de proposer ce manuscrit à la publication, n'ai pas relu ce passage de la page 143 : "Si l'auteur d'un article écrit bien et qu'il a du ton, il emporte l'adhésion. S'il est filandreux, c'est le contraire. Le fond compte moins que la forme. C'est pourquoi le talent est si dangereux et la personnalité de celui qui écrit si importante".