Si ce nom ne dit généralement rien aux yeux du grand public, il est celui qui a emmené des titres aussi mythiques que Goldorak, Candy, Albator, Capitaine Flam et tant d'autres en France, menant pour beaucoup à la découverte de l'animation japonaise.
On le voyait indirectement via le nom de sa société, IDDH, fleurir dans bon nombre de génériques de dessins animés des années 1980.


Ce livre ne revient pas sur le vie de Bruno-René Huchez (dit BRH) à proprement parler, mais sur ce qui l'a amené à trouver ces titres, alors qu'au départ, son secteur d'activité était tout autre. On commence au milieu des années 1970.
Au départ, il travaillait pour Total, dans le continent africain, mais le mal du pays va faire qu'il va quitter son emploi pour faire autre chose, comme employé chez Marubeni, une société protéiforme japonaise.
A partir de là, il va faire découvrir les retransmissions de matches de rugby et ceux des Verts Stéphanois au peuple japonais, pour découvrir un soir dans un hôtel nippon, une série où deux robots géants se combattent. Ne parlant pas japonais, il demande à la réception qu'une femme vienne lui traduire ce qu'il se passait. Au lieu de ça, on lui emmène une hôtesse, habituée aux massages, qui va lui faire connaitre Goldorak et servir, au départ, d'interprètes à la Toei Animation !


Du haut de ses centaines de pages, il faut dire que le livre est souvent drôles sur les circonstances qui ont emmené BRH à acquérir ces séries, souvent à un faible coût par rapport aux prix qu'il les revendait aux télévisions françaises, et il ne nie pas avoir été un sacré baratineur, aussi bien vis-à-vis des japonais (souvent nommés en tant que jaunes -sic-) que de ses compatriotes, dont un certain Jacques Canestrier (autre ayant-droit français) fera les frais.


Où on apprend par exemple que le titre orignal de Capitaine Flam, Captain Future, n'a pas pu être conservé, car des années plus tôt, Les humanoïdes associés avaient édité un album pornographique au même nom !
Les musiques originales d'Albator 78 avaient été changées, car leur thèmes trop militaires auraient pu effrayer nos chères têtes blondes ; c'est ainsi qu'on a fait appel à Didier Barbelivien pour la nouvelle bande sonore, même chose pour San Ku Kaï.
Cette dernière série a elle aussi des anecdotes très drôles que je ne veux pas dévoiler pour ne pas gâcher le plaisir de la lecture, mais je citerais juste l'origine du nom des méchants ; les Stressos. Tout simplement car c'était le nom inversé de la belle-famille de BRH !


Après, on ne va pas tellement voir l'impact de telle série, car c'est surtout la vie harassante de BRH, aux dépens de sa vie de famille, et ses très nombreux allers-retours entre la France et le Japon qu'on va suivre, certains moments étant à la limite du thriller ; signera ? Signera pas ?
Le livre va jusqu'à la fin des années 1980, lors de la création d'un dessin animé que BRH tenait beaucoup , Clémentine, car si son héroïne y est paralysée, cela fait écho à sa propre enfance, où il fut cloué au lit de nombreuses années par des maladies.


C'est un livre que je loue volontiers, car j'ai passé un très bon moment, mais il faut quand même parler de l'édition, qui est un gros bémol.
Disponible sur Amazon (en physique et numérique), le livre a été auto-édité par BRH, donc sans le travail en aval d'un éditeur, à savoir la mise en forme, les fautes d'orthographe, les coquilles, ce qui explique certainement qu'il n'y a eu aucune relecture.
Comment parler de Kodansya en parlant de Kodansha, de Matzinger pour parler de Mazinger... ou pire encore, des noms écorchés ; le pauvre Jacques Canestrier sera constamment renommé Canestrié !
Personnellement, je connais très bien l'animation japonaise, donc j'arrivais à corriger les fautes par habitude, mais un novice dans le domaine ne va rien piger, d'autant plus que les digressions sont souvent nombreuses, et les personnes citées affluent à la pelle ; difficile de s'y retrouver.


Finalement, il en ressort du livre, en plus d'une absence totale de langue de bois de la part de BRH, que si le côté coulisses d'une passion m'a intéressé, on va dire que le manque de finitions est flagrant.
C'est peut-être le côté John Ford de l'histoire qui m'a séduit ; print the legend...


A noter qu'il est annoncé un deuxième volet, mais le décès de BRH en 2016 risque de laisser le projet comme lettre morte...

Boubakar
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le 2 juil. 2016

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