A l'aune des précédents romans de Maria Ernestam, Les oreilles de Buster et Le peigne de Cléopâtre, notamment, Jambes cassées, cœurs brisés, peut sans l'ombre d'un doute être qualifié de livre mineur de son auteure. Il n'en reste pas moins divertissant dans une veine de comédie romantique, un tantinet disruptive, mais sans trop s'éloigner d'un récit classique d'une sorte de Bridget Jones suédoise. Lisbeth, l'héroïne du livre, est en effet une célibataire d'à peine plus de 40 ans qui se remet difficilement d'une douloureuse rupture sentimentale et qui semble avoir perdu toute confiance en elle. Dans le monde du travail, dans son environnement familial et dans la communauté de la petite ville où elle s'est installée, Lisbeth va se régénérer et sortir de sa gangue à la suite d'un petit mensonge qui va en entraîner de bien plus gros et révéler son caractère de battante qui s'ignorait. Le schéma narratif est transparent mais Maria Ernestam sait mieux que personne écrire des scènes croquignolettes où l'absurde le dispute au rocambolesque. Le livre est souvent drôle, se moquant des hommes, de la compétition sociale et des petits arrangements que l'on prend avec la morale. Cela ne fait pas de Jambes cassées, cœurs brisés un roman inoubliable mais une lecture agréable et incisive.

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le 26 oct. 2019

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