Etrange comme une psychanalyse

"Curieux livre en effet comme le signale Christophe Patillon dans son blog Mediapart "Le monde comme il va".
Une succession de tableaux comme des associations psychanalytiques, mais néanmoins très accessibles. On y découvre un lieu étonnant, où se pratique une autre psychiatrie depuis...1953. La libre circulation est la base de la psychothérapie institutionnelle, tout comme le club thérapeutique dont la fonction est de gérer les ateliers, les activités et les sorties. Son organisation est confiée aux patients, aidés par les soignants. Soignants et soignés sont dans le même bateau.

"Soigner le malade, sans soigner l'hôpital, c'est de la folie." (Jean Oury, fondateur de La Borde.)

On y découvre également que pendant la dernière guerre mondiale, le zèle du gouvernement de Vichy n'approvisionnera plus les hôpitaux psychiatriques, entraînant la mort de 40000 malades.

Enfin, La Borde a très vite été repérée comme un lieu de résistance et de nombreux artistes, intellectuels, et psys y seront associés de très près ou de moins loin comme François Tosquelles, Fernand Deligny, Félix Guattari, Gilles Deleuze, Lucien Bonnafé, Paul Eluard, Tzara, Jacques Lacan, Françoise Dolto, etc...etc...

L'auteur, comédien de son état, s'y rend pour y jouer un spectacle avec les "fous" et l'ensemble de la population labordienne, puisqu'il s'agit de la fameuse clinique psychiatrique de La Borde, et dont Nicolas Philibert en a fait un film intitulé "La Moindre des choses" (1996).
Avant de relater son expérience théâtrale, l'auteur plante le décor et y décrit les différents espaces de cette vaste propriété de 19 hectares.

René Caussanel, peintre et dessinateur contribue à ce livre et nous livre une trentaine de portraits de pensionnaires du lieu, qui ponctuent les nombreux tableaux textuels, qui enrichissent indiscutablement ce "Jouer à La Borde-Théâtre en Psychiatrie".

Yannick Oury-Pulliero, fille du célèbre Jean Oury, signe la préface de cet ouvrage, et le résume de façon lumineuse.