Non l'être humain n'est pas le centre du monde

Ce livre écrit par J-B Del AMO, et préfacé par B. GOTHIERE, ambitionne de porter la voix des animaux, et d’éclairer le parcours de l’association L214, qui fait référence à l’article du code rural L214 1 (1976), stipulant que « tout animal est un être sensible devant être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce ; l’animal n’est non plus considéré comme un objet mais un être vivant doté de sensibilité ».
Ainsi et depuis lors, certains chercheurs et de nombreuses données scientifiques évoquent–ils pour les animaux, une conscience, un altruisme, un langage, des relations sociales complexes.
Ces conceptions de plus en plus relayées médiatiquement, en particulier depuis l'émergence de la pensée anti spéciste de P. SINGER, sans pourtant faire consensus, se confrontent à l’élevage industriel des animaux, en particulier aux modalités d’abattage de masse (de source ministérielle, 80% des abattoirs français ne respectent pas les normes minimales de sécurité en 2016).
L’abattoir constitue en soi une dérive, selon la philosophe F. BURGAT, qui trouve son origine dans le sacrifice d’animaux « bons à tuer, bons à manger et bons penser comme tels ». 
Il importe pourtant de dépasser l’opprobre jetée sur les employés de ces structures de l’agro business, lesquelles n’interviennent que sur commande de toute une société de plus en plus portée sur une alimentation carnée, alors que chacun ne devrait-il pas s’interroger sur sa supposée supériorité vis-à-vis des animaux.
Pour F. BURGAT, l’archéologie de la violence humaine repose sur la répétition d’une scène primitive, où l’homme terrasse la bête pour s’élever au -dessus d’elle. C’est l’ampleur de cette scène cachée dans les abattoirs qui suscite un rejet, et ou un déni sur fond d’ambivalence ou de mauvaise foi.
Cet ouvrage est documenté, multi référencé sur un plan philosophique, et scientifique, décline avec précision les différentes situations animales, tout en restant fluide dans sa structure. Il décrit de nombreuses expériences individuelles, au sein de plusieurs décennies de politiques d’exploitation animale. Sans dogmatisme ni prosélytisme, il convoque à une réflexion profonde tant personnelle que sociétale.