Gros avantage du livre, il tire profit de sa taille modeste pour se concentrer avec clarté sur l'essentiel. Ainsi la perspective sur l'art se fait à la fois de façon historique et philosophique, sans jamais tomber totalement dans l'une ou l'autre perspective, ce qui donne une approche intéressante du début à la fin. On explore ainsi les conceptions de l'art depuis le point de vue reconstitué des cultures dans leur temps, et ce grâce à une analyse de la réalité conceptuelle de l'art autant que de sa réalité matérielle et de ses fonctions sociales. On reste cependant sur un terrain historique déjà familier à qui a suivi un cours d'histoire de l'art : l'art comme mimesis, d'abord négative pour Platon puis positive pour Aristote, avec un glissement progressif vers la célébration de l'artiste et moins de l'oeuvre en contexte, ce qui débouche sur le musée et l'exposition tels que nous les connaissons aujourd'hui. Mais cette achèvement historique n'intéresse pas tellement l'auteure, qui préfère, heureusement, nous rappeler que les conceptions dominantes de l'art développées il y a 2600 ans demeurent fondamentales dans les perceptions que nous nous en faisons aujourd'hui. Ainsi, en tant que repère et point de départ, ce livre est un excellent investissement en temps. Succinct, il clarifie le champ d'analyse de l'art et de l'esthétique avec une efficacité appréciable.
IIILazarusIII
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le 2 déc. 2014

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