Je m'attendais à un récit d'aventure. Avec un type qui transporte ce crâne dans sa voiture. Un peu comme dans le film de Peckinpah mais en différent quand même. En fait c'est chiant. Et puis c'est vraiment un bouquin de notre époque... avec les blancs qui pleurent tellement de ce que leurs ancêtres ont fait subir aux 'autres' qu'ils en viennent à... se victimiser. Car comment voir autrement cette séquence où le héros - l'auteur - est en pleine dépression, s'en suivent plusieurs pages consacrées à sa douleur, sa pauvre peite douleur de petit blanc ayant hérité de la culpabilité de ses grands parents. Pauvre petiot va !


Ce bouquin est d'un ennui assomant. En gros, le voyage sera surtout administratif : on passe des coups de téléphone par-ci, par-là pour trouver une solution et bizarrement... tout se passe bien ; jamais l'administratif n'aura été aussi bien rodé. Les formulaires sont faciles à trouver, les documents ne se perdent jamais vraiment. Et tout se passe plutôt bien en fait. Que ce soit la confrontation avec les descendants aborigènes, les blancs un peu racistes malgré eux qui trouvent tout ça un peu marrant et même le père qui s'en fout de tout ça mais a toujours quand même trouvé ces aborigènes un peu sales, au final je vous rassure il les trouve propre et sympa. Les conflits sont donc reès rares, les résolutions trop faciles. Et le récit beaucoup trop long de ce fait. Surtout que la tête est restituée à 100 pages de la fin si je me souviens bien, et qu'il faut se taper après ça la fameuse dépression avant d'avoir une visite des lieux pour une seconde fin. Les personnages sont faiblement développés, rarement mis dans des situations permettant de bien les exploiter.


On sent bien la volonté de lutter cont rele racisme. C'est une belle cause. Mais cela ne doit pas forcément nuire au récit. Pareil, le fait que ce soit tiré d'une vraie 'aventure' vécue par l'auteur ne doit pas autoriser ce dernier à raconte run récit aussi pauvre, dénué d'enjeux, misant tout sur l'idéologie. Surtout quand cette idéologie est finalement discutable. Vous voyez, ce livre me fait un peu penser à ces gens qui pendant tout un temps s'agenouillait à la vue d'un noir pour s'excuser des crimes commis à leur encontre par le passé. Pour moi ce genre de pirouette c'est de la fanfaronnade même si je ne doute pas d ela sincérité de ces gens là ; je ne doute pas non plus de la sincérité de l'auteur qui veut sans doute réellement une cohabitation pacifique et un respect mutuel entre blancs et aborigènes et toute autre ethnie parcourant la terre. Mais le portrait qu'il tisse de ces gens est finalement assez raciste ; s'il veille à s'éloigner - et il le souligne lui-même au travers d'une scène à la fin - des caraicatures habituelles - l'aborigène assis sous un arbre - il reste malgré tout assez lié au mythe du bon sauvage, car dans tout le bouquin les seuls 'méchants' si on peut les appeler comme ça, ce sont les blancs (pas tous, juste quelques uns mal lunés) alors que les abo, ce sont des gens souriant, qui ont tout compris de la vie, sans aucun trait de caractère négatif : ils ne râlent jamais, ils ne dénigrent jamais, ... ce sont des gens formidables ! l'auteur le dit plusieurs fois il a rencontré des gens vraiment très sympas. Le père du héros le dit aussi. Tout le monde est d'accord. Mais je ne vois pas l'intérêt à rédiger un portrait aussi lisse de ces gens qui ont certainement les mêmes défauts que nous. Cel ame fait penser à ces gens qui sont persuadés que si les femmes étaient au pouvoir il n'y aurait pas de guerre. L'envie d'envahir un pays ne vient pas de ce qu'il y a entre les jambes mais d'un jeu de pouvoir, richesse, domination, et ces caractéristiques on peut les retrouver partout.


Soit. Revenons à la critique de ce roman.


L'auteur construit ses phrases correctement. C'est un peu scolaire, les tournures n'émeuvent guère et les paragraphes s'enchaînent sans vraiment impressionner. Ce n'est pas mal écrit hein, mais c'est vraiment très... scolaire. Avec des descriptions longues, trop longues qui arrivent quand ça doit arriver mais sans jamais être pertinent vraiment : en fait on s'en fout de ce qui est décrit, l'auteur digresse sans que ça ne fasse remuer un testicule/ovaire plus que l'autre. Le récit est lisible, compréhensible, c'est déjà ça. La structure est moins efficace puisqu'on a l'impression d'une double fin.


Bref, pas terrible ce bouquin.



Fatpooper
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Créée

le 31 oct. 2022

Modifiée

le 31 oct. 2022

Critique lue 18 fois

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