Être écrivain ce n’est pas seulement passer sur les plateaux de télé et signer des dédicaces dans des librairies pour des lecteurs bienveillants, c’est aussi accepter de participer à des ateliers d’écriture, en province, parfois dans des trous paumés, en plein hiver. C’en tout cas ce qu’à accepté Serge, écrivain jouissant d’une petite reconnaissance au niveau national et qui, à la demande d’un couple de libraires, a bien voulu passer une semaine à Donzières, une petite ville du Morvan, sans se douter un seul instant des événements qui allaient secouer sa semaine.
Article paru sur http://www.hop-blog.fr
A la fois polar, autofiction et roman initiatique, L’écrivain national nous plonge dans la vie d’un auteur au fond assez banal mais un peu trop curieux, se retrouvant comme pris au piège d’une bourgade où, derrière la bonhomie ambiante des habitants, se cache des non-dits et pas mal de secrets. C’est en voulant percer ces secrets, en voulant mettre son nez dans des affaires qui ne sont pas les siennes que notre écrivain va se retrouver dans de sales draps.
Dans ce roman à l’atmosphère provinciale inquiétante chère à Simenon ou Chabrol, Serge Joncour nous raconte les coulisses du métier d’écrivain dans ce qu’il a de moins glamour. Sans aucun doute inspiré par sa propre expérience, le livre montre avec beaucoup d’humour et un certain mordant comment un auteur en vient à être dépossédé de son œuvre, comment il doit face au lecteur lambda qui semble confondre réalité et fiction, et être amené parfois à justifier les actes de personnages de ses anciens romans.
Une mise en abime savoureuse et sincère, remplie de détails croustillants sur ses relations avec les autochtones et sur le décalage qu’il peut y avoir entre l’auteur et la vision que certains lecteurs peuvent en avoir.
Et même si par moment, le récit semble se perdre un peu, à l’image de son personnage, en multipliant les pistes, L’écrivain national, offre une lecture légère et bien agréable et révélera bien des choses sur les dessous d’un métier pas si tranquille qu’on le croit.
BenoitRichard
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le 19 mars 2015

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Ben Ric

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