Voici un roman dont je n'avais absolument jamais entendu parler et que je n'aurais certainement pas lu si Annie ne me l'avait pas mis dans les mains lors d'une brocante. C'était un souvenir de lecture de jeunesse, je me suis engouffrée dedans sans en attendre plus qu'une lecture agréable (ce qui est déjà pas mal, vous l'avouerez). Au final, je reste assez ambivalente. J'ai aimé l'écriture, il n'y a pas de doute, mais je n'ai pas vraiment compris où l'auteur voulait en venir.

Le roman se passe, comme son titre l'indique, à l'été 36. Les de Saint-Aubert passent la belle saison dans leur manoir près de Dinan lorsque l'irruption d'une vingtaine de pauvres qui prennent leurs premiers congés payés va bouleverser une vie jusque là réglée comme du papier à musique. Voilà l'intrigue, ou tout du moins c'est ce que tente de nous faire croire la quatrième de couverture. Effectivement, le roman commence comme ça, mais après quelques pages sur la lutte des classes et les acquis du Front Populaire il dérive vite, à la fois sur une histoire d'amour mais aussi sur la préparation de la guerre. Et ce n'est pas cette histoire d'enlèvement qui va faciliter la compréhension, qui tombe du ciel sans aucun signe avant-coureur et ne semble pas se résoudre. Des personnages sortent de partout sans cause, sans effet, en tout cas sans présentation, et repartent comme ils sont venus. Des évènements et des péripéties semblent débouler puis être aussi vite oubliés.
Du coup, même si on parvient sans souci à passer au dessus des passages vieillis et des références pas forcément évidentes pour toute personne née après 1950, on se retrouve face à un texte qui parfois n'a ni queue ni tête, ce qu'on ne peut que regrette au regard des passages très agréables à lire qui, eux, font sens. Est-ce un roman qui a mal vieilli ? Ou un style désormais trop désuet ? En tout cas, L'Été 36 ne restera pas parmi mes favoris.
Ninaintherain
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le 27 mars 2012

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