Résumé : Ce roman est difficile à résumer tant l’action y est dense ! Tout tourne autour d’Erkan, jeune disciple exilé injustement à la suite d’un complot politique tramé par le roi de la cité d’Almenarc’h, Alkar , et son perfide conseiller Cataxak. Laissé sans mémoire par la caste des Veilleurs qui lui ont fait respirer les fumées de la plante de l’oubli, il erre à la recherche de sa vie perdue. Pendant ce temps, son père Roch, Grand Gardien de la cité, sa mère Siham, Guérisseuse, son maître Telleran, Sage-Guerrier, et le roi déchu Ulhnor, mettent tout en œuvre pour le retrouver, guidés par la mystérieuse Awana. Mais leur quête de vérité les mène plus loin, à la fois dans le temps et dans l’espace. Les révélations successives les font plonger dans une histoire inconnue jusqu’alors, où se mêlent complot divin, jeux de pouvoir et lignées abyssales.
Le roman est la synthèse des visions de Siham sur des moments de vie de chaque personnage. Elle les retranscrit sous la forme d’un manuscrit légué à son fils Erkan (prologue). Vous trouverez dans ce texte des intrigues, des rebondissements, des combats terrestres, magiques et cosmiques, des paysages magnifiques et souvent habités par des esprits, des guerriers et magiciens valeureux, des femmes sensuelles et combattantes et des dieux à déchoir dans un univers où la vérité n’est pas forcément celle qu’on croit.
La particularité du texte est que l’action est décrite à partir du point de vue de ses personnages avec une narration à la première personne et une langue propre à chacun (ex. Telleran et son phrasé moyenâgeux, Ulnhor et sa langue fleurie, Cataxak et ses expressions caustiques). On apprend, combat et souffre avec eux. Aucun manichéisme dans l’histoire, car personne n’est totalement propre ou sale et les petits ou grands secrets inavouables sont légions. L’écriture est belle et travaillée, le vocabulaire recherché, idéal pour le lecteur aimant les textes riches et bien écrits en français.
J’ai adoré le fait que les descriptions passent par le prisme des personnages, leurs caractères bien trempés, les dialogues passant du grave au léger, la langue soignée pour un public de qualité.
J’ai moins aimé la mort prématurée de certains personnages auxquels on s’était pourtant attaché !
Réplique d’Ulnhor à Tellleran : «Pars, vieille branche, et sans attendre. Almenarc’h est bouffée du ventre. Les temps ne sont plus aux croyances d’antan. L’ennemi avance masqué en nos murs. Pars, retrouve Erkan, et redonne espoir à un vieux compagnon. » p. 96 ?
Avis : Cette nouvelle version du texte est tout simplement addictive, un vrai « page turner » pour employer un anglicisme. Un conseil, laissez-vous faire par l’auteur, tombez sans a priori dans le texte pour en savourer chaque passage. Comme il s’agit d’un livre très riche, un deuxième conseil, relisez-le y sont semés nombre de détails qui sont autant d’appels intra-texte et de références. Pour un public adulte lisant aussi du polar et de la SF et pas seulement de la fantasy. Sinon, à partir de 14-16 ans.
Julie_Rivat
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 28 juin 2014

Critique lue 201 fois

1 j'aime

Julie Rivat

Écrit par

Critique lue 201 fois

1

D'autres avis sur L'Exil - Les Kerns de l'Oubli, tome 1

L'Exil - Les Kerns de l'Oubli, tome 1
Sarcastique
6

Hardi icelui qui le lit d'un traite !

A la lecture de la Horde du Contrevent de Damasio, j'ai souhaité me pencher un peu plus sur littérature fantastique française, par curiosité. C'est par ce chemin que j'en suis arrivé à lire ce...

le 6 avr. 2020

L'Exil - Les Kerns de l'Oubli, tome 1
Z3D
7

Critique de L'Exil - Les Kerns de l'Oubli, tome 1 par Z3D

Assidu lecteur de littérature de l'imaginaire, j'avais, depuis un certain temps, délaissé le genre fantasy. Les lectures du seigneur des anneaux et des tapisseries de Fionavar m'avaient pourtant...

Par

le 5 sept. 2015