Pazuzu en forme

Allez je raconte ma vie. J'étais au collège quand j'ai vu L'exorciste pour la première fois. C'était le numéro 1 d'une collection de DVD de films d'horreur chez les marchands de journaux, ça ne coûtait rien et c'était la version longue. J'ai trouvé ça génial du début à la fin. Et des années plus tard, je trouve toujours le film génial. Et il se trouve que le roman à l'origine du film a été adapté par William Peter Blatty lui-même.

Ce qui fait que, venons-en donc au livre, ce roman est une version longue du film et évidemment plus violente, car contrairement à un réalisateur qui va choisir ce qu'il va mettre ou pas dans le champ, un écrivain lui n'a aucune contrainte budgétaire, technique ou même légale pour mettre ce qu'il veut dans son texte. J'ai vraiment dévoré ce bouquin avec un pur plaisir de redécouvrir cette histoire sous un angle différent, à savoir la vision originelle de l'auteur. Ça parle de deuil avec l'histoire de Karras, et évidemment de religion... Mais en fait le bouquin comme le film ne sont pas là pour convertir le lecteur. Pour moi dans L'Exorciste, la religion c'est de la surface, un truc qu'on connait dans notre vie pour que la partie fantastique du récit devienne soudain plus crédible. Mais nous avons affaire à des humains qui vivent des drames personnels avant tout. Il y a cette fillette qui n'est plus elle-même et qu'il faut sauver, une mère qui doute, un prêtre littéralement en pleine crise de foi... Ça me fascine, et je ne saurais expliquer précisément pourquoi. Quant au style, sachant que j'ai lu la traduction française donc ce n'est pas très pertinent d'en parler, c'est très accessible, simple, efficace. On ne s'enfonce pas dans des tunnels de dialogues ou de descriptions, rien n'est gratuit et ça me plait.

Un coup de cœur, je ne peux que le recommander chaudement à ceux qui comme moi ont aimé le film avant d'hésiter à entamer cette lecture.