Je pensais l'avoir déjà lu mais en fait pas du tout...
Le récit est assez intéressant, l'auteur se permet de digresser le plus souvent pour faire part de ses convictions, pour jouer de son statut d'auteur aussi. C'est intéressant. Mais c'est quand même un peu gratuit. Enfin pas trop. Parce que grâce à ce dispositif littéraire, l'auteur peut entrer en profondeur. Mais pas trop non plus parce qu'il a plein de choses à dire, mine de rien. L'auteur n'a pas su se limiter dans le nombre de porte à ouvrir et comme en plus on aborde tout en même temps, il est vraiment impossible d'aller très loin dans la réflexion proposée puisque très vite on passe à un autre sujet, puis encore un autre avant d'enfin revenir au premier, mais comme du temps a passé, il faut reprendre un peu en arrière.
Niveau intrigue, c'est pas mal, un peu banal, mais ça colle au sujet, et puis Kundera parvient à particulariser chaque récit. Même si j'avoue avoir confondu Tomas et Franz à plusieurs reprises... Ce qui m'a embêté, c'est que les personnages n'ont pas assez de liants. Et surtout, ils n'ont pas vraiment de conclusion. Quand la dernière page est tournée, il y a de quoi se dire : ha bon c'est tout ? Aucun but réellement atteint, l'auteur a juste terminé son cours théorique. Heureusement il termine par quelques pages émouvantes (les adieux à Karenine), mais ce n'est pas entièrement satisfaisant.
Malgré tout, le livre se lit assez bien, on ne s'ennuie pas. Passer d'un personnage à l'autre ou d'une théorie à l'autre aide à relancer l'attention du lecteur; je ne suis pas fan des constructions déstructurées comme dans ce livre, mais on ne peut enlever ce mérite de captiver. Bref, c'est bien, mais ça aurait pu aller plus loin.