C'est le premier livre de Lionel Duroy que je lis. Je dois remercier cette grande dame de la littérature actuelle française Delphine de Vigan qui en faisait référence dans son très bon roman "Rien ne s'oppose à la nuit" en nous parlant de son ouvrage » le Chagrin » Je dois avouer que j'ai eu très envie de le lire , mais je ne me suis jamais lancé dans sa lecture. Allez savoir pourquoi, je ne peux pas vous répondre, Ce que je peux vous affirmer, en revanche, c'est que en commençant ce ouvrage, je me suis senti un peu perdu car je me suis rendu compte que l'auteur faisait beaucoup référence à ses écrits précédents et qu'il fallait donc que je m'y reporte pour bien tout maîtriser. Il semblerait que l’histoire de sa famille soit un fil conducteur qui le mène vers le succès. Un succès que je comprends aisément.
Je me suis très vite attaché à Augustin écrivain, fictif qui n'est autre que Lionel Duroy lui-même. Cet écrivain, fictif en pleine déception , souffrance amoureuse, aux conséquences dévastatrices, a divorcé d'Esther, vendu sa maison du Perthus, entassé les affaires auxquelles il tient le plus dans le coffre et la banquette arrière de sa voiture, son cœur est véritablement en papier mâche. Le voilà qui se retrouve sur les routes de France, à la recherche d'un nouveau logement pour ses enfants (avec lesquels, il a peu de contact et lui-même.
Tous ces événement plongent Augustin dans son enfance douloureuse entre un père criblé de dettes et une mère dépressive (elle menace régulièrement de se jeter par la fenêtre.). Bannie d'une riche famille bordelaise, humiliée d'avoir dû abandonner son statut de bourgeoise et son bel appartement de Neuilly, elle se retrouver dans un taudis, au plafond bas et aux vitres cassées, ne prenant plus soin d'elle, réduite à l'état de bête. Elle est complètement démunie, ayant tout perdu de ce qui faisait d'elle la femme terrible de Neuilly.
L'absente pourrait être une suite à son roman autobiographique »le Chagrin », Dans ce volume, il règle ses comptes avec sa propre mère, qu'il considérait idiote dans son regard d'enfant. Sa manière d'écrire assez violente me fait penser à un auteur qui a marqué mon enfance. Je veux parler de Hervé Bazin qui dans « Vipère au poing » ne genait pour régler ses propres comptes avec la sienne. Cependant cette mère dépressive ne peut pas être comparée à FOLCOCHE . De plus, l'écrivain prend conscience que sans qu'il le veuille, les évènements l'ont rapproché d'elle , dans le dénuement qu'elle a connu après son expulsion.
Vous êtes en droit, chers lecteurs de vous demander pour quelles raisons, on s 'attache à un tel personnage et je vous répondrais tout simplement parce que c'est un homme ordinaire,^et comme tout homme ordinaire ça pourrait être un voisin, un ami ou même un membre de votre propre famille. De plus, je considère, tout comme l'auteur, que la vie dans les romans est plus sensuelle, plus attrayante que dans la morne réalité.Enfin , je suis assez admiratif quand je pense à Lionel Duroy parce que tout comme Hervé Bazin , dans une autre époque,l'auteur a réussi à transformer sa détresse en une œuvre pour se créer une nouvelle vie