Errant dans un supermarché virtuel vendant des mots à la chaine codés en binaire, mon regard est attiré par deux mots: Florian Paret. Comment est-il possible qu'un autre écrivain portât le même nom que le mien en latin et en français au lieu du grec et de l'italien ? Je subodore une usurpation, si ce n'est un dédoublement, de personnalité. Piqué au vif, mon esprit fébrile descend du patronyme au titre de l'ouvrage numérique : l'énigme du Graal ! Diantre, un homonyme, écrivain comme moi, de surcroit donnant dans l'ésotérisme chrétien... Je ne puis plus y tenir, le suspens est trop fort, le doigt clique et boum. Quelle claque !
Vingt-cinq minutes plus tard (parce que je ne suis pas lente à lire comme le public auquel est destiné cette collection) j'ai le cœur arythmique et les mains moites, peinant à revenir de l'extase intellectuelle dans laquelle la lecture de ce chef d’œuvre m'a plongée. Comment est-il possible de conclure une telle synthèse parfaite sur une des plus grandes énigmes littéraires occidentales en glissant habilement le nom d'Alexandre Astier ? Seul un pur génie est capable d'une telle prouesse : ramener l'éminence de sa science et l'éclatante beauté subtile de sa plume confinant aux cimes alpines au niveau du vulgum, afin de lui plaire et, ipso facto, l'enseigner.
Mon cœur redescend sous les 100 bpm, puis l’actionnement de la molette vers le bas le fait remonter dangereusement près des 150 ! Il y a une pure bibliographie avec que les références les plus pointues en la matière. Mon cerveau bouillonne tellement que cela ressemble à de la masturbation, intellectuelle certes, mais masturbation quand même. Par acquis de conscience, ayant pris la ferme résolution devant Dieu à confesse samedi dernier de ne plus commettre le péché de luxure, j'appuie sur la croix afin de ne pas jouir en épluchant jusqu'au bout les références iconographiques.

L'honneur est sauf.
Devant l'écran noir, ayant réintégré ma psyché après cet intermède littéraire fulgurant et époustouflant, je suis obligée de me rendre à l'évidence. Je ne suis pas l'auteur de cette merveille d'exposé synthétique sur la question épineuse du Graal. Jamais mon écriture dont la grandeur du style n'a d'égal que l'irréprochabilité de sa grammaire, n'eut pu commettre une faute aussi grossière que d'appliquer une majuscule à l'adjectif de nationalité et l'omettre pour un nominatif ! Nonobstant ce point négligeable, c'est la meilleure sous-production commerciale destinée à un grand public abruti que j'ai jamais lue. C'est magnifiquement grandiose.


Toute ressemblance entre ledit plumitif génial et mon meilleur ami et accessoirement témoin de mariage ; Florian Paret ; qui est un écrivain dont le premier œuvre, qui m'a tiré des larmes juste à la seconde page du prologue, est en attente de trouver un éditeur est complètement, totalement et absolument purement fortuite.

ElodiePerolini
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le 20 sept. 2017

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Elodie P

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