Merci parrain

Il y a des moments dans la vie où l'on doute, de tout. De soi, des autres, de la vie même et de Dieu surtout.
Où l'on n'ose rien dire parce qu'il n'y a personne pour nous écouter. Ou peut-être que si mais il n'y a personne à qui l'on veuille se montrer en vérité, mettre son âme à nue, tomber le masque et pleurer.
Et puis le Saint Esprit est là qui écoute, qui voit tout même l'invisible, le non-manifesté. Qui met sur ta route un pur parrain, te portant dans la prière depuis trois ans, te soutenant par la communion depuis autant de temps, encourageant ton écriture balbutiante et te donnant même du pognon au nom de Dieu quand ton frigo est vide et qu'il y a des enfants à nourir.
Alors Bernanos je ne le connaissais que de nom, je n'ai lu aucun de ses livres, vu aucune de ses adaptations cinématographiques, je n'ai pas honte de le dire. Ce n'est pas l'envie qui manquait juste le temps. Le temps, toujours le temps qui file comme de l'or impalpable que j'essaie pourtant d’engranger pour mon Salut.
Je n'ai jamais douté de la supériorité de la littérature sur toute autre forme d'art. Pas plus que sur le fait qu'il existe des communautés d'âmes entre écrivains à travers les siècles et les cultures. On ouvre un livre et on y trouve un ami, un frère, un autre soi-même. On y trouve exposé dans leur crudité nos tourments les plus intimes qu'on ose à peine à soi-même s'avouer. Le remède inégalé à la solitude de l'âme dans son pèlerinage terrestre. De cela, je n'ai jamais douté.
Il ne fait aucun doute désormais que la Providence est et n'est pas une hallucination de mon esprit malade.
Cet hors-d’œuvre m'a ouvert une faim de loup pour Bernanos que je vais m'empresser de dévorer en commençant par le Dialogue des Carmélites. Je retourne derechef à ma plume aussi.
Merci parrain et loué soit Le Seigneur.