L’œuf de Tanglemhor commence et se fini bien, tant l’action y est présente. On y ressent l’aventure, le jeu de rôle, la fantasy et bien d’autres éléments importants. Mais je tiens à nuancer tous les commentaires qui font de ce livre un excellent roman, alors que pour moi il possède quelques tares.


Le scénario est original. La carte semble inspirée fortement de l’Asie de l’est, les villes me semblent totalement inconnu. L’on se balade à l’intérieur, nous sommes happés par les diverses créatures peuplant ces espaces, avec chacun leur histoire. Il y a une véritable profondeur historique avec ses personnages bons, mauvais, et bien souvent chaotiques. J’ai un bémol pour la dernière destination. Pourquoi inventer toute une géographie et appelé une île, qui se trouve au sud-est : Australie ? Je trouve cela totalement contre-productif par rapport à la richesse de la création antérieure.
J’ai eu également un autre problème avec le scénario, celui-ci très important car j’ai failli laisser le livre et l’abandonner. Les 200 pages centrales sont pour moi directement inspiré des trois tomes du Seigneur des anneaux de Tolkien. Je pense que c’est une condensation des trois tomes et de ses évènements. La quête principale est déjà très inspirée de celle de l’anneau, cela passe encore. Mais l’on crée une communauté après avoir découvert une certaine chose, on fait face à des monstres différents mais qui correspondent à ceux de Tolkien. Bref pendant 200 pages, l’on perd l’originalité dans le scénario (alors qu’il est très bon sur tout le reste du livre) et on pose le livre plusieurs fois, en mode oh c’est la création de la communauté, oh c’est l’attaque des Nazguls, oh ils sont sauvés par … Bref vous changez les entités, mais vous avez la même chose.
En ce qui concerne la profondeur historique, je l’ai bien aimé, mais pas la méthode par lequel on nous l’instruit. Ceci est souvent fait par des notes de bas-de-page, et dans mon compte, les ¾ de celles-ci pourraient être facilement incorporés au texte, et sont donc totalement inutiles.
J’en arrive maintenant à ce qui est pour moi la plus grande faiblesse du livre : son héroïne. Soit, par rapport à Tolkien, nous avons une évolution, nous avons une femme dans cette communauté d’aventurier. Mais à quoi bon. Le livre se base sur les jeux de rôle. Mais qui jouerait cette jeune fille. Accrochez-vous, la protagoniste principale a de nombreux pouvoirs : elle est bien née, son éducation fait qu’elle parle plusieurs langues, son père à fait certaines choses qui font qu’on l’aide, sa mère est née quelque part, la envoyée se faire éduquer quelque part, et lui a donné quelque chose qui lui permet de se sortir d’une situation et de l’identifier. Bref elle ne sert strictement à rien mis à part à signer la paperasse. Par contre, tous les autres héros savent faire des choses. Il n’y a qu’elle qui est inutile. L’un est voleur, plusieurs guerriers, certains maîtrisent des forces obscures ou non. Bref ils savent faire des choses, ils sont utiles. Ce livre aurait été écrit en 1950, je ne mentionnerais pas ce sujet. Mais en 2018, à l’heure où l’opinion publique parle de féminisme et de place de la femme depuis de nombreuses années, je trouve affligeant que l’héroïne soit une potiche.


En bref, l’histoire est très bien écrite, le style d’écriture me convient parfaitement et le scénario est original. Pour quelqu’un qui lit plutôt de la science-fiction que de la fantasy, c’est appréciable. Gros bémol pour le centre du livre où j’ai failli décrocher par son trop grand nombre de références, même si elles sont devenues plus « dark ».
Mais là où dans la science-fiction, les femmes fortes et indépendantes avec des capacités égales ou supérieurs aux hommes sont totalement intégrées au récit, je trouve consternant en 2018, de lire un roman de fantasy où l’on prend le soin de prendre une femme comme personnage principal, mais où l’on n’est pas capable de lui donner un soupçon de capacité utile… Elle a vécu parmi les fées, peut-être pourrait-elle être un peu magicienne… Bref j’espère que cela changera dans le tome 2, mais ces changements devraient déjà être opéré depuis la moitié du premier tome, selon moi.
Pour ces raisons, je ne mettrais pas la note de 5 sur 5 à ce roman, car je le trouve profondément rétrograde sur certains points. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi il y a un tel plébiscite autour de lui, un tel nombre de notes parfaite, à croire que certains lisent sans réfléchir ou en fermant les yeux.

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le 31 oct. 2018

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