De la science-fiction de production en série, pas très bien écrit (soyons gentils), avec des ellipses qui permettent de tenir dans le nombre de pages imparti, se concluant sur une débauche d'action pyrotechnique. Voilà ce qu'on a dans La cité folle. L'idée est de parler du développement des IA, avec de supers ordinateurs qu'on nourrit de cartes perforées comme un orgue de barbarie, et qui deviennent sentimentaux, au point de pouvoir nourrir une romance avec des humains. Comme souvent dans ces livres qui partent d'une idée, celle-ci n'est pas mauvaise, mais la réalisation est quand même bien plus laborieuse. L'ensemble se laisse lire, on va dire, et puis c'est très rapide, c'est d'ailleurs le concept.
La science-fiction est avant tout, du moins dans son versant de littérature d'idées, une littérature de nouvelles. Ce texte aurait gagné à être bien plus ramassé et à en devenir une, cela aurait été bien plus intéressant. On a quand même un capitaliste agressif dans le plus pur cliché qui, dans sa volonté de repousser les limites de son empire, crée un monstre façon Frankenstein qui finira par le dévorer. Une intelligence artificielle qui s'incarne pour découvrir les émotions humaines, devenant gênante pour les humains qui ne voulaient en tirer qu'un aspect pratique. Des idées avec lesquelles il y avait moyen de développer quelque chose, seulement voilà, pour cela, il fallait mieux maîtriser la forme. C'est le grand défaut d'une grande partie de la science-fiction : le fond y importe tant qu'on finit par en oublier la forme.