S'accrocher au bastingage pour ne pas sombrer corps et bien, tel est le précepte que doit suivre tout lecteur de La danse du Vilain, le deuxième roman de Fiston Mwanza Mujila. Car si le romancier possède un style époustouflant, il en use parfois de manière un peu trop exubérante, adorant accumuler les mots ou les comparaisons pour illustrer les mille et une péripéties de ses intrigues. Une langue flamboyante et mordorée qui évoque le chaos du Zaïre (future République démocratique du Congo), vers la fin du règne de Mobutu, et de l'Angola, en pleine guerre civile. Les personnages hauts en couleur abondent dans ce livre insaisissable : gamins des rues, madone des mineurs, écrivain autrichien, membre de la police secrète ... L'auteur s'exprime parfois à la première personne pour deux de ses protagonistes mais n'en fait pas une généralité, ce qui crée parfois un brin de confusion dans ce maelström équatorial où l'on s'éclate à la colle et où l'on écluse moult bières pour mieux se trémousser au rythme de la rumba zaïroise (La danse du Vilain) dans un lieu mythique : le Mambo de la fête. Un vrai tourbillon que ce roman bigarré, fascinant pour sa poésie urbaine, son tempo frénétique et ses expressions bigarrées mais aussi épuisant par son inextinguible vitalité et son bouillonnement narratif pas toujours facile à suivre.

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le 14 sept. 2020

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