L'horreur à visage humain, l'espoir aussi.

Cet ouvrage traite de la condition de la femme dans le monde. Le moins que l'on puisse dire, c'est que la situation n'est pas brillante. Les deux auteurs présentent autant des chiffres globaux que des situations individuelles, à visages terriblement humains. La lecture est souvent difficile, les scènes décrites atroces, à la limite de l'envisageable. Mais il y a dans ce livre autant d'espoir que d'horreur.


Tout d'abord, l'horreur :
-"3 millions de femmes et de filles sont prisonnières de l'esclavage sexuel."
-"Ces 50 dernières années, plus de femmes ont été tuées parce qu'elles étaient des femmes que d'hommes l'ont été sur les champs de bataille du XXème siècle".
-"Une femme meurt toutes les minutes en accouchant".
-"Toutes les 10 secondes, une petite fille est excisée".
-"Dans certaines régions du Liberia, selon un rapport des Nations Unies, 90% des femmes et des filles de plus de trois ans ont été victimes de sévices sexuels durant la guerre civile".
-des situations individuelles de jeunes filles brimées, violées, mutilées : dans ce livre, elles ont des prénoms, des visages, des histoires mais aussi parfois, des rêves...


Puis vint l'espoir :
-"Éduquer un homme, c'est éduquer un individu. Éduquer une femme, c'est éduquer une famille".
-laissées pour mortes, agonisantes, des femmes se sont dressées face à l'inexorabilité de leur destin et, souvent avec l'aide d'un petit coup de pouce, ont dépassé les préjugés et transcendé leur condition ; des héroïnes de l'égalité des sexes qui ont affronté l'indicible.
-soutenues dans leurs envies d'entreprendre, des femmes soumises sont devenues le moteur de leurs familles, de leur communauté voire de leur pays.
-"Un pays ne peut se développer et être stable si la moitié de la population est marginalisée".


C'est ainsi qu'au delà des horreurs destinées à nous faire prendre conscience du problème, des solutions se dessinent, souvent au travers d'initiatives individuelles, car aucune solution ne représente la panacée. Ce livre est pétri de nuances et n'adopte jamais un ton péremptoire. Il est au contraire ouvert sur le champ des possibles et n'affirme certainement pas la supériorité de l'Occident sur l'Afrique ou l'Orient. Si les femmes et les hommes ne sont pas associés à leur propre changement, c'est cause perdue.


Bref, une lecture ardue pour le cœur mais nécessaire pour dessiller nos yeux clos.

Apostille
9
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Créée

le 10 avr. 2012

Critique lue 191 fois

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