Ce roman est une preuve.
Une preuve tout d'abord qu'une bonne histoire (encore que j'y reviendrai) ne donne pas un bon livre. Qu'un bon livre, c'est tout d'abord une manière de raconter, avec un angle de vue un temps soit peu original, avec ce quelque chose en plus qui fait que l'histoire devient littérature.
Le fait que La Vague s'adresse avant tout aux adolescents n'est pas une excuse. La littérature jeunesse est bien, comme son nom l'indique, une littérature. Demandez à Roald Dahl ce qu'il en pense !
Une preuve également que pour parler du nazisme, il faut faire preuve d'une sensibilité très particulière, d'un savoir-faire très compliqué pour ne tomber dans le schéma "bons vs méchants", dans le manichéïsme. Demandez à Edgar Hilsenrath ce qu'il en pense !
Enfin, ce livre montre également que, parfois, dans des occasions très particulières, le cinéma peut être plus intéressant que "l'oeuvre originel". Même si le film n'évite pas quelques défauts, il rectifie habillement quelques menus détails dans l'histoire, dans les hommes et les femmes qui font vivre cette vague, dans la manière d'aborder la question de l'autoritarisme.
C'est d'ailleurs ce qui sauve le roman. En le lisant après avoir vu le film, il se révèle intéressant... dans la critique, dans la recherche de ce qui ne va pas et qui a pu être remodelé pour le passage au grand écran.