Ce livre raconte la rédaction d'un livre qui parle d'une histoire autour d'un livre. Eh oui, Joël Dicker se met dans la peau d'un écrivain, Marcus Goldman (rien à voir avec Jean-Jacques) qui a du mal à trouver l'inspiration pour son second roman. Fort heureusement pour lui (no spoiler), une vieille histoire de disparition refait surface, qu'il racontera dans son roman, lui assurant un grand succès commercial.
Ce livre est un excellent polar. L'enquête est captivante, le roman dans le roman donne un format original, permettant à l'auteur de nous promener dans différentes époques à grand coups d'ellipses et retours en arrière, rendant la lecture addictive et haletante. Néanmoins, on ne pourra que regretter l'omniprésence de stéréotypes : les traits de personnalités trop marqués pour être réels (la mère de Marcus, mon dieu !), les relations humaines ayant la profondeur d'un lac asséché, et surtout la désespérante insipidité du livre dans le livre, l'oeuvre de Harry Quebert, décrit comme un ouvrage majeur de la seconde moitié du XXe siècle. Sur ce point, dans "La vérité sur l'affaire Harry Quebert", on est plus proche de la science fiction que du polar.
Si le livre ne mérite pas son prix du roman de l'Académie française, il faut reconnaître que l'intrigue, bien menée, rend sa lecture jouissive.