Le dernier de la lignée Kull-Conan-Bran arpente l'Afghanistan

Le résumé : Des successions de nouvelles présentant les aventures de Irvin Murray, dit "El Shir", aventurier Irlandais bourlinguant entre l'Arabie et l'Afghanistan dans les années 1920-1930, affrontant des chefs de guerre afghans, des cultes secrets perses et des démons échappés des Enfers.

Le ton / l'ambiance : Les récits sont hauts en couleur, plein d'action et de dialogues bien écrits, mais fournissent aussi des cadres originaux et très bien documentés (les dernières tribus non islamisés d'Afghanistan, les yézidis et le culte de Malak Thaus ...) et de très belles citations de récits antiques ou classiques. C'est un cocktail très bien équilibré entre le dynamisme des récits Howardiens, l'horreur lovecraftienne et une légère sauce d'aventure Indiana Jones, même si la part Howardienne est surement la plus influente, notamment dans la psychologie des personnages, dévorés par la haine, l'intolérance, le refus de céder à la terreur ou de mourir en silence. Quelques passages poétiques, une brève et peu envahissante relation amoureuse et beaucoup d'actions, de mysticisme et de références historiques accompagnent ces péripéties et rendent l'ensemble plus digeste. Concernant Irvin Murray, c'est un héros déterminé, courageux, curieux, armé d'un léger humour venant masquer son fatalisme cimmérien bien caché au fond de son âme. Il est un peu Kull d'Atlantis dans ses nombreuses introspections, un peu Bran Mak Morn dans sa mélancolie et son fatalisme latent, mais aussi un peu Conan dans son désir brûlant de voyager, combattre, aimer et voir les merveilles du monde. D'ailleurs, Irvin (Murray) est surement une référence à Robert Ervin Howard, le "Ervin" étant le nom de famille de sa mère ... de lointaine origine irlandaise.

Ce que j'en ai pensé : Une excellente découverte littéraire de ces dernières années pour ma part. Les nouvelles sont denses mais le rythme, les dialogues, les aspects fantastiques garantissent une lecture toujours agréable. Seule le foisonnement de noms à consonnance arabe ou perse peut parfois un peu nous perdre, faisant que les personnages "secondaires" se mélangent un peu à force. L'ensemble reste néanmoins très agréable à lire, divertissant et parfois instructif. Etant personnellement un grand lecteur de R.E.Howard (et un peu moins mais quand même de Lovecraft) et un passionné d'Histoire, j'étais le "public cible" parfait pour ce genre d'oeuvre.

Question public, Je le conseille à des jeunes adultes un peu féru d'Histoire et curieux d'autres choses que les vikings, la lecture pouvant s'avérer trop "savante" et dense pour des ados ou des bas du front.