La compagnie des artistes de Chris Womersley n'a absolument rien à voir avec les autres livres de l'auteur australien, au point même de se demander s'il s'agit du même écrivain. Voici donc un roman initiatique relativement classique, se déroulant dans le milieu bohème du Melbourne des années 80. Un jeune homme tout juste sorti de sa campagne et un brin candide se laisse entraîner dans une vie aventureuse par ses nouveaux amis aux fréquentations douteuses. Le livre est clairement divisé en deux parties : l'une où le cheminement est plutôt lent avec un regard impressionniste sur de menus évènements ; l'autre, plus épicé, dans lequel le rythme s'accélère et le pouls de son héros en même temps dans une affaire qui prend des proportions inattendues. La compagnie des artistes flirte avec le monde de l'art mais si l'on se prend à penser un bref instant au Chardonneret de Donna Tartt, la comparaison ne tient pas et n'est guère flatteuse pour Womersley dont le livre est bien en dessous de celui de la romancière américaine. La lecture de La compagnie des artistes est loin d'être désagréable et l'on apprécie notamment la description de Melbourne, très documentée et détaillée. Mais l'ensemble manque d'émotion et semble surtout reproduire des schémas conventionnels dans le registre du roman d'apprentissage. Un ouvrage finalement un peu aseptisé et sage dont le caractère du personnage principal est bien moins intéressant que ceux de ses compagnons manipulateurs qui gardent une large part de mystère.

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le 17 déc. 2016

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