Je partage l'opinion de l'auteur sur le sujet de la fête et je m'attendais à une analyse approfondie du déclin de la fête. Je me retrouve avec une série de chapitres-articles qui font le tour de la société à coup de sondages d'opinion. Les chiffres sont commentés par une analyse superficielle qui doit tenir en deux pages avant de passer à la donnée suivante. La surabondance de thématiques abordées produit l'effet inévitable : l'auteur ouvre sa gueule sur des sujets qu'il ne connaît pas. Le style dégage des relents conservateurs assez pénibles.
Je me pose plusieurs questions :
- Sur quels critères le sociologue choisit ses preuves du déclin de la fête ? Car on dérive quand même parfois sur le fait que les français font de la trottinette.
- Pourquoi le sociologue n'a produit aucune enquête de terrain sur les nouvelles modalités de la fête ? Rave, teuf, festival, il en touche un mot pour dire que ce sont des rassemblements de punks à chien, ce qui est factuellement faux.
- Pourquoi le sociologue nous jette de la donnée sans produire un raisonnement de fond ?
Cet essai ressemble davantage à une vaste satire sociale qu'à une explication du phénomène proposé. Toutes les catégories sociales en prennent plein la gueule. On y trouve un listage de pratiques assez impressionnant.
L'auteur propose pourtant bien une thèse : la fête décline parce qu'elle n'est plus séparée de la vie ordinaire et parce que nous filmons l'évènement pour les réseaux plutôt que de le vivre. C'est alors que s'ensuit l'interminable listage de situations et de pratiques documentés pour prouver que le français est plus égocentrique et renfermé qu'avant. Et c'est ainsi qu'on se retrouve à lire un commentaire de 15 lignes sur la pratique de la livraison Delivroo, puis sur la batterie des téléphone, puis sur les coachs de vie, puis sur sur la vente de sextoys et ainsi de suite.
Donc on avance pas, et la thèse qu'on trouve dans l'introduction ne sera jamais développée davantage. Si j'avais voulu connaître l'opinion de Jérémie Peltier sur le topless, je lui aurais fait savoir. En attendant, je ne comprends pas mieux pourquoi la fête décline