La fille de Personne de Cécile Ladjali


La fille de Personne, le dernier roman de Cécile Ladjali, c'est du très sérieux. Par la gravité du ton et dans une histoire où sa narratrice nous embarque aux basques de Kafka, en 1912, et de l'écrivain iranien, Sadegh Hedayat, à Paris en 1951. Indépendamment de ces deux rencontres, où la romancière essaie de nous montrer au plus près comment se manifestent les affres (les aphtes ?) de la création, aux côtés de deux écrivains tentés par le suicide, le livre est aussi une recherche continue du père par l'héroïne. Laquelle a également poursuivi une thèse sur les bibliothèques incendiées au cours de l'Histoire, ce qui nous vaut de temps à autre, et sans crier gare, des notes éparses écrites sans ponctuation. La fille de Personne est un ouvrage érudit, dense malgré sa relative brièveté, savamment déconstruit pour jongler entre les époques mais surtout, et c'est avis éminemment personnel, horriblement dénué d'émotion et souvent sentencieux voire précieux. Agrégée de lettres modernes et titulaire d'un doctorat sur la figure de l'androgyne dans la littéraire décadente, excusez du peu, Cécile Ladjali est assurément une brillante intellectuelle qui sait adapter son écriture à tous les styles, du trivial à l'exalté. Mais au final, on peut avouer sans honte s'être copieusement ennuyé la plupart du temps alors que les thématiques traitées et les évocations du quotidien d'écrivains passionnants promettaient un délice de découverte. Ce le sera pour certains lecteurs mais pas pour tous, c'est évident.

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le 30 mars 2020

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