La soeur oubliée
Dans tous les pays où il a été édité, le roman du macédonien Goce Smilevski porte le titre de La soeur de Freud. Sauf en France. Intitulé La liste de Freud, il laisse accroire que le livre...
le 9 févr. 2017
Dans tous les pays où il a été édité, le roman du macédonien Goce Smilevski porte le titre de La soeur de Freud. Sauf en France. Intitulé La liste de Freud, il laisse accroire que le livre s'interroge avant tout sur les raisons qui ont poussé le psychanalyste à ne pas emmener ses quatre soeurs avec lui, hors d'Autriche, en 1938, alors qu'il en avait la possibilité. Personne, hormis Freud, ne pourrait répondre, tout n'est que conjectures et Smilevski se garde bien de trancher et surtout de conclure à ce raccourci hâtif : Sigmund a laissé ses soeurs aux mains des nazis et porte une grande part de responsabilité dans leur disparition dans les camps de concentration. le corps du livre dépasse largement ce thème : il s'agit d'une fiction historique à partir de la vie d'Adolfina, la "soeur préférée" de Freud, très proche de lui durant son enfance et qui la protégea d'une mère qui lui assénait à intervalles réguliers qu'elle "n'aurait jamais dû naître." Fragile, traumatisée par un avortement, elle vit peu à peu s'éloigner d'elle ce frère tant aimé et devint marginalisée sous prétexte qu'elle n'était ni mère ni épouse. Il s'agit bien d'une fiction, il est utile de le répéter, même si Smilevski se base sur une certaine réalité, la vie d'Adolfina restant en grande partie inconnue. Cette vraie fausse biographie est un prétexte pour le romancier : il lui permet d'évoquer la Vienne du tournant du XXe siècle et certaines de ses figures comme Klara Klimt, une autre soeur d'homme célèbre, qui lutta toute sa vie pour les droits des femmes et en paya le prix fort. La liste de Freud, passionnant par endroits, se révèle également opaque et franchement ennuyeux quand il ressemble à une dissertation sur un certain nombre de thèmes philosophiques : la folie, la mort, la sexualité. C'est un ouvrage hybride, qui désoriente souvent. Smilevski dit avoir voulu "rendre hommage aux femmes oubliées de l'Histoire." C'est effectivement ce que l'on retient en priorité du roman.
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le 9 févr. 2017
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